L’euro lesté par la morosité de son économie

AWP

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Vers 11h45, la devise européenne cède 0,12% face au billet vert, à 1,0729 dollar.

L’euro recule légèrement face aux principales devises mardi, la faiblesse de son économie rendant des baisses de taux imminentes davantage plausibles que pour les autres grandes banques centrales.

Vers 10H45 GMT (11H45 HEC), l’euro cédait 0,12% face au billet vert, à 1,0729 dollar.

La devise européenne baissait également de 0,14% face à la livre, à 85,57 pence pour un euro.

«La faiblesse de la plus grande économie d’Europe», l’Allemagne, «rend bien plus difficile pour la Banque centrale européenne (BCE) de convaincre le marché qu’elle n’envisagera pas de baisse des taux avant juin», indique Michael Hewson, de CMC Markets.

L’Allemagne et la France, les deux premières économies européennes, afficheront en 2024 une progression de leur produit intérieur brut (PIB) moins robuste qu’anticipé, a estimé l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) lundi, plombant une prévision de croissance déjà faible au sein de l’ensemble de la zone euro à 0,6% cette année, contre 0,9% entrevus en novembre par l’institution.

Les banques centrales, telles que la Réserve fédérale (Fed) et la Banque d’Angleterre (BoE), expriment de leur côté encore de la réticence à s’engager dans «des réductions anticipées des taux», «craignant que l’inflation ne se révèle plus tenace que prévu», constate également l’analyste.

Or la perspective de taux d’intérêt encore élevés rend une devise nationale plus attractive, et inversement.

La veille, le dollar s’était fortement apprécié, bénéficiant d’indicateurs économiques positifs, qui ont repoussé les perspectives d’une réduction imminente des taux.

Le billet vert «rugit contre toutes les devises majeures depuis les données sur l’emploi de vendredi», indique Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote, et est sorti renforcé «à la suite des nombreux commentaires fermes de la part des membres de la Fed et de la force surprenante de l’économie américaine».

Selon le rapport sur l’emploi, publié vendredi, 353.000 postes ont été créés en janvier, soit quasiment le double de ce qu’entrevoyaient les économistes (180.000).

Par ailleurs, l’activité dans le secteur des services aux Etats-Unis a accéléré en janvier, d’après l’indice de la fédération professionnelle ISM publié lundi, qui a grimpé à 53,4%, son plus haut niveau depuis septembre.

Il est «peu probable» que le comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed) ait suffisamment confiance en la trajectoire de l’inflation pour consentir à une première baisse de taux en mars, a par ailleurs indiqué son président Jerome Powell, lors d’un entretien à la chaîne CBS, diffusé dimanche.

«Nous n’avons pas encore atteint le point où nous sommes certains de pouvoir réduire les taux», car il est encore trop tôt pour déclarer la fin de l’inflation, a déclaré en miroir Huw Pill, le chef économiste de la Banque d’Angleterre (BoE) lors d’une session d’échanges en ligne sur le dernier rapport de l’institution lundi soir.

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