Italie: le secteur bancaire appelle au calme

AWP

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Face aux réactions des investisseurs suite à la crise politique, le CEO d’Intesa Sanpaolo Carlo Messina rappelle que «les fondamentaux du pays sont très solides».

Des dirigeants du secteur bancaire italien ont appelé mardi les marchés au calme, en soulignant que les fondamentaux du pays étaient «solides», malgré la crise politique qui secoue la péninsule.

«C’est grave (...) et il n’y a pas de justifications, sinon émotives, à ce à quoi nous assistons aujourd’hui sur les marchés», a affirmé le gouverneur de la Banque d’Italie, Ignazio Visco, lors de l’assemblée annuelle de l’institution.

Face à l’inquiétude générée par la situation politique, le «spread», l’écart entre les taux d’emprunt italien et allemand à dix ans, a dépassé mardi matin la barre des 300 points, avant de se replier autour de 280 points.

A la Bourse de Milan, l’indice FTSE Mib de la Bourse de Milan a lui chuté jusqu’à 3,3%, tiré vers le bas par les valeurs bancaires, avant de se reprendre. Il perdait 1,5% vers 13H00 GMT.

En marge de la réunion de la Banque centrale d’Italie, le patron de la banque Intesa Sanpaolo, Carlo Messina, a souligné que les périodes d’«incertitude» généraient «les préoccupations de la part des investisseurs institutionnels» et donc un mouvement de ventes. Mais «franchement les fondamentaux du pays sont très solides», a-t-il affirmé.

«Dans ces périodes, il faut garder le calme» parce que «ce qui compte ce sont les fondamentaux» et «ce qui est en train de se passer sur les marchés est complètement déconnecté des fondamentaux de notre pays», a-t-il dit.

Il a jugé néanmoins «indispensable de se pencher sur les besoins qui ont émergé durant les élections: la sécurité et le chômage en particulier des jeunes et du Sud».

Dans une interview à Bloomberg, le patron d’Unicredit, Jean-Pierre Mustier, a estimé lui aussi que les ventes massives de titres «n’étaient pas justifiées». «Nous sommes dans une situation aujourd’hui où les fondamentaux de l’Italie sont très bons, l’économie va à un bon rythme», a-t-il dit.

«Bien sûr, il y a de l’incertitude politique, mais je pense que la peur que l’Italie quitte l’euro (...) est exagérée (...) Nous devrions revenir à la réalité: l’Italie ne va pas quitter la zone euro et nous devons regarder les bons fondamentaux du pays», a-t-il souligné, en précisant qu’il n’y avait «pas de raison d’être préoccupé».

UniCredit, a-t-il précisé, a une exposition d’environ 42 milliards d’euros à la dette souveraine italienne sur une durée maximum de trois ans, «une exposition à court terme».

L’Italie était dans l’attente du gouvernement que doit proposer Carlo Cottarelli, incarnation de l’austérité budgétaire choisi par le président Sergio Mattarella après son véto sur un gouvernement populiste sans garantie de maintien dans la zone euro.

M. Cottarelli n’a cependant pratiquement aucune chance d’obtenir la confiance d’un Parlement dominé par les populistes eurosceptiques, et devrait donc expédier les affaires courantes avant des élections en septembre ou octobre.

Les marchés craignent que ces élections se traduisent par une montée en force des eurosceptiques.

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