Indice des caisses de pension de Credit Suisse: les pertes se creusent

Communiqué, Credit Suisse

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Replis importants des cours sur les marchés d’actions. Toutes les classes d’actifs ont pesé sur le rendement.

Rétrospective du marché

Au deuxième trimestre 2022, la forte inflation a amené les banques centrales à relever à nouveau leurs taux d’intérêt. Les marchés d’actions mondiaux ont réagi et la volatilité a augmenté. Les rendements sur les emprunts d’État ont continué à progresser, et les écarts de crédit se sont nettement creusés.  Au deuxième trimestre 2021, l’USD s’est fortement apprécié par rapport à d’autres grandes monnaies.

La croissance mondiale a ralenti au deuxième trimestre. Aux États-Unis, la conjoncture et le climat des affaires se sont dégradés. En Chine, de nouvelles vagues de Covid-19 ont entraîné des restrictions de la mobilité en raison de blocages persistants qui ont freiné l’activité économique dans tout le pays. En outre, la hausse des prix de l’énergie a poussé l’inflation encore plus haut et mis les ménages et les entreprises sous pression. Le prix du gaz naturel en Europe a notamment augmenté à la fin du trimestre car les tensions géopolitiques ont limité les flux de gaz russe.

L’étendue et le rythme du cycle de resserrement de la politique monétaire par les banques centrales ont augmenté au deuxième trimestre 2022. La Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé son taux directeur de 125 points de base. En outre, elle a commencé à réduire son bilan et laissé entendre que de nouvelles augmentations des taux d’intérêt étaient probables dans les trimestres à venir. La Banque d’Angleterre et la Banque nationale suisse (BNS) ont relevé leurs taux directeurs de 50 points de base. La Banque centrale européenne a maintenu ses taux directeurs inchangés mais annoncé des hausses des taux d’intérêt au second semestre ainsi que la fin de son programme d’achats d’actifs. La Banque du Japon (BoJ) a laissé ses taux inchangés et poursuivi ses achats d’actifs.

Les actions mondiales ont chuté de 14% au deuxième trimestre 2022 en raison d’un durcissement de la politique monétaire, d’une inflation plus élevée que prévu, de tensions géopolitiques et de craintes de récession. Tous les grands marchés d’actions développés ont enregistré des rendements négatifs. Les actions américaines ont chuté de 17% et se trouvaient ainsi en retrait de la zone euro, qui a cédé 10%. Les actions suisses ont perdu 11% sur la même période. Les actions des marchés émergents ont reculé de 8% tandis que l’Asie (-7%) a été la région affichant la plus forte performance. Cela tient notamment à la Chine, l’un des rares marchés d’actions à enregistrer un résultat positif. L’Amérique latine a été la région la moins performante avec une baisse de 16%, principalement du fait du Brésil. Au niveau des secteurs, celui de l’énergie a figuré tout en haut du palmarès mais perdu 2%. Les secteurs défensifs tels que les biens de consommation de base, l’approvisionnement en eau, gaz et électricité ainsi que la santé ont surperformé les actions mondiales. Les biens de consommation cycliques et les technologies de l’information ont affiché les plus mauvaises performances. Les actions bancaires internationales ont chuté de 13% durant la période sous revue, mais ont surperformé les actions mondiales. Les actions des banques européennes ont cédé 4% et battu les actions mondiales. Le Chicago Board Options Exchange Market Volatility Index (VIX) a progressé au cours du trimestre.

Concernant les titres à revenu fixe, les bons du Trésor américain à 2 et à 10 ans ont à nouveau évolué début juin et sont restés globalement inchangés sur le reste du trimestre. Les écarts de crédit se sont creusés au cours de la période sous revue. Les obligations Investment Grade comme à haut rendement ont encore affiché un rendement négatif. Aux États-Unis et en Europe, les taux de défaillance des entreprises ont augmenté. Les emprunts d’État des pays émergents ont sous-performé par rapport aux titres Investment Grade et à haut rendement en raison des tensions géopolitiques persistantes.

La volatilité sur les marchés des changes a encore progressé au deuxième trimestre 2022, en raison du durcissement de la politique monétaire des principales banques centrales en réaction à la poussée inflationniste mondiale. Le dollar a augmenté par rapport à d’autres grandes monnaies. L’euro et la livre sterling ont respectivement perdu 5% et 7% vis-à-vis de la monnaie américaine. Le yen s’est affaibli face à la plupart des autres grandes devises car la Banque du Japon (BoJ) est restée la seule banque centrale importante qui se soit toujours activement efforcée d’exercer une pression pour réduire les taux d’intérêt du pays. Tandis que le franc suisse se dévalorisait par rapport au billet vert, il s’est apprécié de 2% par rapport à l’euro après que la BNS a décidé en juin de relever ses taux directeurs.

Les prix des matières premières mesurés par le Credit Suisse Commodity Benchmark ont encore progressé au début du trimestre, avant de se replier en juin. Pendant que les prix de l’énergie augmentaient, les prix agricoles reculaient car les conditions de récolte avantageuses dans la zone euro et aux États-Unis ont concouru à atténuer la pression liée à la faiblesse de l’offre. Les prix des métaux industriels ont reculé, en particulier les sous-segments cycliques comme le cuivre, car les restrictions de la mobilité en Chine ont pesé sur l’activité industrielle. Malgré les tensions géopolitiques, les métaux précieux ont cédé du terrain au cours de la période sous revue. La force du dollar et le resserrement de la politique des banques centrales, y compris la hausse des rendements réels aux États-Unis, ont eu un impact négatif sur le prix de l’or.

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