Guerre en Ukraine: pas de fuite massive de capitaux russes, estime Ueli Maurer

AWP

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L’importance de la Russie pour la place financière suisse est généralement surestimée, indique le conseiller fédéral.

Le Conseil fédéral n’a aucune information sur des éventuelles fuites de capitaux russes après les sanctions prises par la Suisse. Mais le ministre des finances Ueli Maurer a estimé lundi qu’il ne s’agit pas, le cas échéant, de fortes sommes.

L’importance de la Russie pour la place financière suisse est généralement surestimée, selon Ueli Maurer. Lors de l’heure des questions au Conseil national, le ministre des finances a rejeté l’hypothèse que des milliards de francs aient quitté des comptes appartenant à des personnalités proches du pouvoir russe, en raison du délai de reprise des sanctions de l’Union européenne par Berne.

La Suisse a repris les sanctions financières dans le délai le plus court possible, a-t-il rappelé. Les banques suisses agissent avec une extrême prudence pour s’adapter. Quasiment toutes les banques suisses prennent en considération non seulement les sanctions décidées par la Suisse, mais aussi celles de l’Union européenne et des Etats-Unis.

Il est donc peu vraisemblable que des fonds qui se trouvent sous sanctions d’autres Etats aient été retirés des banques suisses, indique encore le Conseil fédéral dans sa réponse écrite à plusieurs questions de la gauche sur une fuite de capitaux russes liés à l’entourage de Vladimir Poutine, de ses ministres sanctionnés ou d’oligarques proches du pouvoir.

Selon les indications d’Ueli Maurer, les investissements directs helvétiques en Russie s’élèvent à 1,9% des investissements provenant de l’étranger. Dans l’autre sens, les investissements directs russes en Suisse représentent 1,3% des investissements étrangers.

«Pas en guerre contre la Russie»

Le fait que la Suisse reprenne les sanctions de l’UE ne fait pas d’elle un belligérant, a de son côté précisé le président de la Confédération Ignazio Cassis. «La Suisse n’est pas en guerre contre la Russie», a-t-il martelé, en réponse à l’ancien conseiller fédéral Christoph Blocher pour qui Berne met sa neutralité en jeu.

Les sanctions ne constituent pas une force militaire. Le Conseil fédéral a examiné en détail la question de la neutralité et est arrivé à la conclusion qu’elle n’était pas affectée par la reprise des mesures européennes à l’encontre de M. Poutine et de ses proches, a souligné le ministre des affaires étrangères.

Les bons offices de la Suisse sont donc toujours possibles. Berne continuera à s’engager de toutes ses forces pour une solution rapide et pacifique du conflit, selon Ignazio Cassis.

Crédit supplémentaire

Le Parlement entend aussi faire sa part. La commission de politique extérieure du Conseil national a déposé une motion chargeant le gouvernement de soumettre au Parlement un crédit supplémentaire d’un montant total de 15 millions de francs, destiné à financer des mesures d’aide humanitaire dans la région.

En l’espace de quelques jours, des zones entières sont devenues inhabitables et plusieurs centaines de milliers de personnes ont été contraintes de s’exiler. Selon l’appel des Nations Unies, les moyens nécessaires au financement de l’aide humanitaire à court terme s’élèvent à 2 milliards de dollars. Dans l’esprit de sa tradition humanitaire, la Suisse doit participer à l’aide internationale, selon la commission.

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