France: l’emploi salarié continue de patiner au deuxième trimestre

AWP

1 minute de lecture

Le ralentissement entamé au premier trimestre s’est poursuivi au second, avec une stagnation après une hausse de 0,2%.

Les créations d’emplois dans le secteur privé, qui avaient connu un record en 2017, continuent de ralentir au deuxième trimestre sous l’effet d’un trou d’air de la croissance française depuis le début de l’année.

Le ralentissement entamé au premier trimestre s’est donc poursuivi au second, avec une stagnation après une hausse de 0,2%, selon les chiffres définitifs publiés mardi par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

Au premier trimestre 2018, l’économie française avait créé 47’500 emplois. Le chiffre tombe à 12’500 au total, c’est-à-dire emploi privé et public, au deuxième trimestre. Sur un an, la hausse est de 0,8%, soit un peu plus de 207’600 créations (236’000 dans le privé mais une baisse de 28’300 dans le public)

Fait notable ce trimestre: les suppressions d’emplois dans la fonction publique (-11’800), un phénomène dû à la réduction des contrats aidés, ce qui fait chuter d’autant le nombre total de créations d’emplois.

Au premier semestre, la consommation de ces contrats aidés -- que le gouvernement a réduits en 2018 à 200.000 et a reformatés-- est plus faible que prévu.

Reste que dans le seul secteur privé, les créations d’emplois se montent à 24’300, contre 48’800 au trimestre précédent.

Alors que 2017 a signé un record avec des effectifs des entreprises augmentant de près de 90’000 salariés par trimestre, les créations d’emplois marquent le pas depuis début 2018, même s’il s’agit du 13eme trimestre consécutif de hausse.

Fin août, le gouvernement a annoncé qu’il révisait à la baisse sa prévision de croissance pour bâtir son budget 2019, la faisant passer de 1,9% à 1,7%. Ce trou d’air de la croissance française entraîne un ralentissement des créations d’emplois, et par ricochet un taux de chômage qui a bien du mal à refluer.

Repli de l’intérim

La Banque de France a cependant maintenu sa prévision de croissance pour le 3eme trimestre à 0,4%, notant de nouvelles commandes dans le secteur industriel.

Outre le recul de l’emploi public, un autre fait à signaler ce trimestre est le repli du secteur intérimaire, qui suit de très près les fluctuations et soubresauts de la croissance. L’emploi dans l’intérim accuse ainsi une baisse de 0,4% sur ce trimestre (-2’900), même si sur l’année la hausse est de loin la plus forte de tous les secteurs avec +6,5% (+49’500).

Le secteur de la construction résiste bien et croît au même rythme que le trimestre précédent avec +0,4%. Sur un an, il fait partie des secteurs les plus dynamiques, avec celui des services qui tire les créations d’emplois depuis plusieurs mois.

En revanche, l’emploi industriel recule légèrement (-0,1%) mais se maintient sur un an (+0,2%).

La France avait détruit des emplois de 2012 à 2014.

Publié mardi, le baromètre Manpower des perspectives d’embauches pour le 4e trimestre, tous secteurs confondus, va dans le même sens.

Il traduit lui aussi une perspective de ralentissement, avec une prévision nette d’emploi de +2%, en recul de trois points par rapport au trimestre précédent, touchant notamment le commerce et l’hôtellerie restauration, la région parisienne et les grandes entreprises.

A lire aussi...