Le moral des entrepreneurs allemands a de nouveau progressé en mai alors que la grande incertitude liée aux droits de douane américains s’atténue légèrement.
Le baromètre IFO, indicateur clé du climat des affaires, a atteint 87,5 points, en hausse de 0,6 point par rapport à avril, et contre un léger mieux à 87,8 points attendu par Factset.
«L’incertitude, récemment très élevée, recule, signe d’un lent redressement de l’économie», souligne Clemens Fuest, président de l’institut IFO.
La guerre commerciale lancée par Donald Trump, y compris contre ses alliés, alimente les craintes d’un ralentissement mondial et sera au menu des discussions menées jeudi entre ministres des finances du G7 au Canada.
Après avoir imposé de nouveaux droits de douane en avril, Trump a partiellement reculé en signant un accord commercial avec Londres, tandis qu’aucun compromis n’a été trouvé avec l’UE.
En Allemagne, l’industrie manufacturière voit son climat s’améliorer en mai, porté par une nette progression des attentes, notamment dans l’agroalimentaire, alors que la chimie accuse un recul, a détaillé l’IFO.
Dans les services, la situation est toujours jugée maussade, mais les perspectives s’améliorent, tout comme dans le bâtiment, qui montre des signes de reprise depuis quatre mois.
Ce regain d’optimisme en Allemagne, en accord avec d’autres indicateurs avancés, surprend un peu «compte tenu des risques importants liés à la politique douanière américaine», en étant «peut-être stimulé par l’arrivée du nouveau gouvernement» à Berlin, commente Jens-Oliver Niklasch, chez LBBW.
Longtemps moteur de la zone euro, l’Allemagne sort de deux années de récession et pourrait stagner en 2025, à la traîne de ses partenaires européens.
«L’Allemagne peut redevenir la locomotive économique admirée dans le monde», a martelé récemment le chancelier Friedrich Merz, déterminé à tout faire pour remettre le pays sur la voie de la croissance, y compris par un vaste plan d’investissements dans les infrastructures.