Le vice-président de la Réserve fédérale voit toutefois peu de risques pour la croissance.
Le vice-président de la Banque centrale américaine (Fed), Richard Clarida, s’est montré prudent mardi sur la politique monétaire à mener, préconisant une hausse graduelle des taux d’intérêt bien qu’anticipant la poursuite de l’expansion économique et voyant peu de risques pour la croissance.
M. Clarida a souligné que les responsables de la Fed allaient scruter les éventuels signes d’inflation et l’évolution du marché du travail avant de prendre une quelconque décision.
«Une stratégie de politique monétaire doit trouver une manière de combiner les données à venir et un modèle de l’économie avec une dose saine de jugement --et d’humilité!-- pour formuler, puis communiquer le rythme de politique des taux (conformément à) nos objectifs», a-t-il souligné lors d’une conférence à New York.
En se basant sur l’expérience passée et les dernières données économiques, il recommande «une politique de normalisation graduelle dans la mesure où elle permettra à la Fed» d’accumuler plus d’informations pour des décisions à venir.
Il a par ailleurs estimé que les taux d’intérêt étaient «plus près» du taux neutre, un niveau idéal (probablement proche de 3%, selon les spécialistes) qui ne restreint, ni ne stimule l’économie.
«Près jusqu’à quel point est une question de jugement, et il y a une variété de points de vue au sein du FOMC», le Comité monétaire de la Banque centrale, a-t-il toutefois admis.
«Les fondamentaux de l’économie américaine sont robustes (...) Les prévisions du secteur privé pour l’année entière (...) suggèrent que la croissance devrait être de 3% ou un peu plus», a insisté Richard Clarida.
Si cela était confirmé, la croissance 2018 serait la plus rapide du cycle d’expansion actuel qui est entré dans sa dixième année en juillet dernier.
«Si, comme je m’y attends, la croissance économique se poursuit en 2019, cela sera la plus longue expansion américaine de l’histoire», a-t-il également noté.
Richard Clarida semble avoir assoupli sa position puisque dans un discours fin octobre, il avait alors estimé que même après trois hausses des taux cette année, la politique des taux d’intérêt de la Fed (à 2,25%) stimulerait encore l’économie.
Et, le président de la Fed, Jerome Powell, avait de son côté souligné que la Fed était loin de revenir à un niveau qui ne dynamiserait plus l’économie.
Mais face à la volatilité des marchés financiers ces dernières semaines, déjà secoués au gré des décisions de politique commerciale de Donald Trump, les responsables semblent désormais adopter une posture plus prudente.
Mardi, Richard Clarida a ainsi mis en exergue la difficile équation: relever les taux trop rapidement risque d’écourter l’expansion économique; les relever trop lentement pourrait accélérer l’inflation, ce qui pourrait compromettre la stabilité financière.