L’opérateur boursier veut notamment mettre l’accent sur le développement de nouvelles offres de finance durable et reste ouvert à de nouvelles acquisitions.
L’opérateur paneuropéen Euronext, qui chapeaute notamment la Bourse de Paris, veut améliorer sa rentabilité à horizon 2022 en mettant l’accent sur le développement de nouvelles offres de finance durable et en restant ouvert à de nouvelles acquisitions.
Le groupe qui se présente comme la «colonne vertébrale de l’union des marchés européens des capitaux» en gérant les Bourses de Bruxelles, Amsterdam, Lisbonne, Dublin et Oslo, vise une marge brute d’exploitation supérieure à 60% d’ici à 2022. Euronext a enregistré une marge brute d’exploitation de 57% en 2018 - en prenant en compte l’acquisition de la Bourse d’Oslo.
L’opérateur compte atteindre 2 à 3% de croissance interne à périmètre constant à horizon 2022, selon son nouveau plan stratégique dévoilé jeudi et baptisé «Let’s grow together 2022».
Pour atteindre ces objectifs, l’opérateur boursier veut renforcer son coeur de métier et diversifier ses activités en lançant de nouveaux services de finance durable, dont la création d’un segment de marché réservé aux obligations vertes et un guide de communication verte destiné aux sociétés cotées.
Dans ce domaine, le groupe compte «s’appuyer sur l’expertise de la Bourse d’Oslo» rachetée en juin au terme d’une âpre bataille avec le Nasdaq américain, a souligné jeudi son patron Stéphane Boujnah.
Cette dernière acquisition va engendrer des coûts de restructuration de 18 millions d’euros pour des synergies de coûts attendues à 12 millions d’euros en année pleine d’ici à 2022.
Euronext reste «ouvert» à d’autres opportunités de croissance externe pour compléter les offres de service aux entreprises, sur le trading de devises ou sur les données de marché, a répété M. Boujnah.
«Si on trouve l’opportunité de diversifier notre activité, nous le ferons», a-t-il dit, affirmant «regarder aux Etats-Unis».
Euronext, dont déjà près de la moitié des sources de revenus ne dépendent pas des volumes de transactions, dispose à cette fin d’une enveloppe de «plusieurs centaines de millions d’euros» sur la période, selon le directeur financier Giorgio Modica.
En revanche, M. Boujnah a prévenu que du haut de ses «5,1 à 5,2 milliards» de valorisation, Euronext ne serait pas une cible facile.
«La performance alimente l’indépendance» et «quiconque voudrait acheter Euronext» devra composer avec un marché européen régulé, a-t-il lancé, rappelant que l’opérateur était «une composante du projet européen» qui «facilite l’»intégration des marchés de capitaux en Europe».
Face au Brexit, Euronext est «prêt à toute situation, d’un point de vue purement opérationnel» car «dans le secteur financier, le Brexit a déjà eu lieu», a affirmé le directeur général.
Le groupe a confirmé sa politique de dividende avec la redistribution à ses actionnaires de 50% de ses bénéfices.
Autrefois dans le giron de groupes américains avant de retrouver son indépendance en 2014 avec son introduction en Bourse, Euronext a vu son chiffre d’affaires croître de 60,3% entre 2014 et 2018 à périmètre comparable.