«C’est la baisse du dollar et celle du franc suisse qui ont joué», a expliqué Philippe Audoin, directeur financier d’Eurazeo. Depuis début avril, le billet vert a repris des couleurs.
La société d’investissement française Eurazeo a annoncé jeudi une forte hausse de ses recettes au premier trimestre, résistant à des effets de changes défavorables à l’aide de l’activité globalement solide des groupes où elle est présente.
Entre janvier et mars, le groupe a signé un chiffre d’affaires de 1,4 milliard d’euros, soit une hausse de 11,8% par rapport à la même époque de l’an dernier. Cette variation s’entend à périmètre comparable, Eurazeo multipliant par essence les acquisitions et les cessions.
Indicateur très scruté dans le secteur, l’actif net réévalué (ANR), qui valorise les différentes participations du groupe, gagne près de 1% par rapport au dernier trimestre, à 78,90 euros par action. Il devrait toutefois nettement baisser avec l’attribution gratuite début mai d’actions nouvelles.
Le groupe a bénéficié d’une hausse des revenus chez beaucoup de groupes dont il détient une part. Parmi les bonnes performances, Fintrax, spécialiste irlandais des paiements internationaux, ou le chimiste espagnol Iberchem ont vu bondir leur chiffre d’affaires de plus de 20%.
Les revenus progressent aussi nettement au sein de deux acquisitions datant de l’an dernier: WorldStrides, spécialiste américain des voyages éducatifs, et son compatriote Trader Interactive, plateforme de commerce intégrée à des véhicules comme des poids lourds. Leur chiffre d’affaires affiche des hausses comprises respectivement entre 10% et 20%.
Du côté des baisses de revenus, la marque de vêtements bariolée Desigual continue à voir ses ventes décliner tandis que le spécialiste des jeux de société Asmodée souffre d’un déclin sur les cartes Pokemon, 2017 ayant été particulièrement active sur ce créneau.
Les chiffres du groupe seraient encore meilleurs sans les effets de changes: sans en tenir compte, son chiffre d’affaires gagne plus de 16%.
«C’est la baisse du dollar et celle du franc suisse qui ont joué», a expliqué Philippe Audoin, directeur financier d’Eurazeo, lors d’une conférence de presse. Depuis début avril, le billet vert a repris des couleurs.
Au-delà des seuls revenus, «s’agissant de l’investissement, ça a également été une période riche», a conclu M. Audouin, rappelant que la période avait été marquée par une cession massive, celle à quelque 500 millions d’euros de la totalité de la part d’Eurazeo dans la chaîne d’hôtels AccorHotels, et plusieurs rachats, dont notamment l’exploitant de cliniques C2S.