Désigné directeur de l’Autorité fédérale de marchés financiers (Finma) en juillet dernier, Urban Angehrn a pris ses fonctions lundi, succédant à Jan Blöchlinger, lequel assurait l’intérim depuis de la départ de Mark Branson en mai. Auparavant à la tête des investissements (chief investment officer ou CIO) de Zurich Insurance, le nouveau responsable du gendarme des marchés financiers se récusera des affaires concernant la compagnie d’assurance.

Jan Blöchliger a quant à lui repris ses fonctions de chef de la division Banques et de membre de la direction. Michael Waldburger, qui a dirigé par intérim cette dernière unité depuis mai 2021 et siégeait à ce titre à la direction, revient à la tête de la surveillance d’UBS, précise lundi la Finma.

Les règles de récusation du code de conduite de la Finma s’appliquent à Urban Angehrn comme à tous les collaborateurs du régulateur. Le nouveau patron du régulateur financier se récusera en conséquence jusqu’à fin octobre 2022 de toutes les affaires concernant son ancien employeur. La Finma examinera en outre, comme d’habitude, si d’autres motifs de récusation existent. La direction se prononce sur la récusation d’un de ses membres, et ce, en l’absence de la personne concernée, précise l’autorité.

M. Angehrn avait accédé en juillet 2015 au poste de CIO de Zurich et à la direction générale du groupe qu’il avait rejoint il y a quatorze ans. Il a en parallèle occupé les présidences du conseil d’administration de Zurich Life Insurance et du conseil de fondation de la caisse de pension du groupe d’assurance.

Mark Branson, qui a dirigé la Finma d’avril 2014 à fin avril dernier, a pour sa part repris la présidence du comité de direction du régulateur allemand des marchés financiers, Bafin. Entré au service de la Finma en janvier 2010 en qualité de chef de la division Banques, M. Branson avait accédé à la tête de l’institution quatre ans plus tard, succédant alors à Patrick Raaflaub.

La Bafin a été ébranlée par le scandale Wirecard, qui a causé l’éviction du directeur du régulateur Felix Hufeld en janvier dernier. Quelque 85 salariés du gendarme financier allemand avaient spéculé sur l’action de Wirecard au premier semestre 2020, avant la faillite de la société de paiement en ligne, posant la question de leur indépendance.

Suite à cette affaire, le ministre allemand des Finances Olaf Scholz avait annoncé une réforme organisationnelle de l’autorité avec «un nouveau départ en termes de personnel».