Le cinquième rapport de l’OIT dédié au nouveau coronavirus montre que le nombre d’heures travaillées dans le monde au deuxième trimestre a chuté de 14%.
Le marasme économique lié à la pandémie de COVID-19 a eu un impact plus sévère que prévu sur l’emploi, a averti mardi l’Organisation internationale du travail qui organise la semaine prochaine un sommet mondial virtuel sur le sujet.
Le cinquième rapport de l’OIT dédié au nouveau coronavirus montre que le nombre d’heures travaillées dans le monde au deuxième trimestre a chuté de 14% (ce qui équivaut à 400 millions d’emplois en se basant sur une semaine de travail de 48 heures), par rapport au quatrième trimestre 2019.
Ce pourcentage constitue une nette détérioration par rapport aux estimations du précédent rapport publié le 27 mai qui prévoyait une baisse de 10,7%.
Ces nouveaux chiffres reflètent une aggravation de la situation dans de nombreuses régions au cours des dernières semaines, en particulier dans les économies en développement, a indiqué l’OIT dans un communiqué.
«La crise de l’emploi s’aggrave. Pourquoi? Tout simplement à cause de la trajectoire de la pandémie», a déclaré le directeur général de l’OIT, Guy Ryder, au cours d’un entretien à l’AFP.
Si la grande majorité des travailleurs dans le monde (93%) vivent dans des pays où certains types de lieux de travail demeurent fermés, les plus fortes restrictions sont appliquées dans le continent américain, observe le rapport.
Au niveau régional, les pertes d’heures de travail au cours du deuxième trimestre de l’année ont été de 18,3% sur le continent américain, de 13,9% en Europe et en Asie centrale, de 13,5% en Asie et dans le Pacifique, de 13,2% dans les Etats arabes et de 12,1% en Afrique.
L’Amérique du Sud enregistre la chute la plus forte (-20%), a détaillé M. Ryder.
L’OIT présente par ailleurs trois scénarios de reprise au second semestre 2020, avec une baisse des heures de travail allant de -1,2% à -11,9%, et met en évidence le fait que les résultats à long terme dépendront «de la trajectoire future de la pandémie et des choix politiques des pouvoirs publics».
L’OIT organise une réunion virtuelle de haut niveau sur le COVID-19 et le monde du travail, du 7 au 9 juillet, à laquelle le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, doit s’adresser (8 juillet).
A cette occasion, M. Ryder «espère que les gouvernements, les employeurs et les travailleurs saisiront cette occasion pour présenter et écouter des idées novatrices, débattre des enseignements tirés de la crise, et proposer des plans concrets pour oeuvrer ensemble à la mise en oeuvre d’une reprise riche en emplois, inclusive, équitable et durable».
«Nous devons tous relever le défi de construire un meilleur avenir du travail», a-t-il conclu, cité dans le communiqué.