Coup d’envoi

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77 évènements, une semaine entièrement dédiée à la finance durable : la communauté Building Bridges se réunit pour une deuxième édition.

«Il faut dé-simplifier le discours ambiant. La finance durable est un sujet complexe ». C’est ainsi que Patrick Odier, président de Building Bridges, ouvrait l’atelier préparatoire à la deuxième édition des rencontres qui entendent mettre Genève au cœur d’un mouvement co-mené par la place financière, les Nations-Unies, le canton et la confédération, en faveur d’une réallocation du capital vers une économie pérenne.

Dans la mouvance de la conférence sur la diversité biologique (COP 15) qui vient de se tenir à Kunming (Chine) et de celle qui se tiendra sur les changements climatiques du 1ᵉʳ au 12 novembre 2021 à Glasgow (COP 26), Building Bridges ambitionne de réunir des profils différents, voire contradictoires, autour d’une même table pour une vision commune des Objectifs du développement durable et de leur financement.

Même si Laurent Ramsey, vice-président de la Fondation Genève Place Financière, rappelle que désormais la prise en compte de la durabilité fait partie de la responsabilité fiduciaire de tout conseiller en investissement, « Building Bridges n’est pas là pour que les financiers parlent aux financiers » affirme Sandrine Salerno, directrice de Sustainable Finance Geneva (SFG).

Pour Nadia Isler, directrice de l’initiative multipartite SDG Lab, « les ODD ne sont pas des objectifs onusiens mais bien la feuille de route politique de 193 pays ». La vision semble donc bien partagée. Building Bridges appartient à tous ceux qui ont la volonté de construire une économie qui n’endommagera pas, voire réparera, notre environnement et notre tissu social. 

Et c’est donc bien autour de la diversité des expertises que le concept prendra tout son sens. « Au cœur de la perspective onusienne, Genève est destinée à concentrer les discussions » estime la Conseillère d’Etat Fabienne Fischer. Mais « la présence des acteurs dans un même lieu ne garantit pas qu’ils se rencontrent » et le Représentant permanent de la Suisse auprès de l’Office des Nations Unies, Jürg Lauber, se félicite de la vigueur des partenariats public-privé qu’il a découverts à son arrivée à Genève, dans un climat bien différent de celui qu’il avait observé en poste à New York.

Banques, gestionnaires d’actifs, associations financières, agences des Nations-Unies mais aussi fondations, ONG et entreprises se retrouveront donc au sommet du 29 novembre et pendant la semaine qui suivra, autour de trois grands axes: inadéquation entre offre et demande de financement – fort bien illustrée par Sarah Bell du PNUD[1] et Guillaume Bonnel de Credit Suisse –, impact et transparence et enfin rôle de la technologie dans la complétion des ODD.

Reste à savoir si la mobilisation permettra à Genève de devenir le siège de l’International Sustainability Board qui dictera les standards environnementaux et sociaux des entreprises, sous l’égide de l’IFRS. Un enjeu considérable pour la ville et même pour la Suisse, au terme d’un concours de beauté dont on devrait connaitre l’issue au moment de la COP 26. 


[1] Programme des Nations-Unies pour le développement

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