JPMorgan Chase, Morgan Stanley, Goldman Sachs et Citigroup testent leurs mesures d’urgence en demandant à des centaines de salariés de travailler de la maison.
Face aux craintes de propagation du nouveau coronavirus, de grandes banques américaines ont commencé à tester leurs mesures d’urgence en cas de catastrophes empêchant un grand nombre de salariés à se rendre au bureau, ont indiqué à l’AFP mercredi des sources proches du dossier.
JPMorgan Chase, Morgan Stanley, Goldman Sachs, Citigroup, soit quatre des grandes banques américaines, ont demandé à des centaines de salariés de travailler de la maison «afin de tester les systèmes informatiques et l’accès à distance» à leurs réseaux internes, ont dit les sources sous couvert d’anonymat, ajoutant que ces établissements testaient également leurs sites de secours.
JPMorgan Chase effectue des tests sur un emplacement de secours à l’ouest de Londres et deux sites aux Etats-Unis, un à Brooklyn dans l’Etat de New York et un autre dans le New Jersey (est), a indiqué à l’AFP une des sources.
Citigroup en fait de même au sud-est de Londres et dans le New Jersey, tandis que Goldman Sachs effectue ses tests sur un site de secours au sud de Londres.
Si Goldman Sachs a confirmé à l’AFP effectuer des tests, JPMorgan Chase n’a pas souhaité parler de ses plans d’urgence. Les autres banques n’ont pas répondu dans l’immédiat.
«Nous avons des sites de secours et les testons de façon continue», a dit à l’AFP Maeve Duvally, une porte-parole de Goldman Sachs. «Nous sommes en train d’augmenter le rythme de nos tests face au coronavirus», a-t-elle ajouté.
Les grandes firmes américaines veulent s’assurer qu’il n’y aurait pas d’interruption de service si la crise sanitaire s’aggravait et entraînait le confinement de milliers de salariés.
Elles ont par exemple recréé les environnements de salle de marché au domicile de traders en y installant des ordinateurs supplémentaires, selon une des sources.
Les grandes banques américaines, qui ont déjà limité les déplacements d’affaires de salariés, testent leurs sites de secours pour s’assurer qu’ils ont des capacités opérationnelles équivalentes à leurs bureaux traditionnels.
Le but est d’étaler les personnels sur différents sites et éviter un confinement en masse.
S’il n’est pas particulièrement compliqué de faire travailler à distance des personnels administratifs, de nombreux problèmes émergent en revanche dès qu’il s’agit des traders et des forces de vente.
Il y a la question du débit internet de la connexion au domicile du salarié et de la sécurité informatique, d’autant qu’il est possible que le réseau soit partagé avec les membres de la famille confinés également à la maison.
Par ailleurs, comment effectuer efficacement la surveillance et le contrôle de l’activité de ces traders et commerciaux comme l’exige la loi?
Les banques sont tenues d’enregistrer les communications professionnelles (écrites et téléphoniques) des traders, souvent accusés par les autorités de régulation de s’entendre pour manipuler les marchés.
Les pénalités peuvent être lourdes si une banque ne s’y conforme pas.
Les firmes ont ainsi pris les devants et demandé une certaine flexibilité aux régulateurs américain et britannique, ont encore dit les sources interrogées par l’AFP, confirmant une information du Financial Times.
Les autorités américaines ont déjà par le passé assoupli leurs règles, notamment en 2012 pendant l’ouragan Sandy.
Contactés par l’AFP, le gendarme de la Bourse américain, la SEC, et Finra, l’institution américaine chargée de mettre en garde les investisseurs contre les fraudes financières, n’ont pas répondu dans l’immédiat.