Chicago Hebdo: le blé plie sous le poids de l'abondance des cultures

AWP

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Le cours du blé coté à Chicago a reculé pour la troisième semaine de suite, souffrant de perspectives de production élevées dans le monde.

Le cours du blé coté à Chicago a reculé pour la troisième semaine de suite, souffrant de perspectives de production élevées dans le monde, le soja et le maïs baissant quant à eux au moment où les relations commerciales entre Pékin et Washington s’enlisent.

L’International Grains Council (IGC), un organisme intergouvernemental, a revu jeudi ses anticipations de production de blé en hausse de 3 millions de tonnes, à 762 millions de tonnes, «principalement à cause de la Russie», ont commenté les analystes de CHS Hedging.

Les prévisions de ce type se sont multipliées ces derniers jours, entre des statistiques canadiennes anticipant des surfaces plus élevées que prévu pour les cultures de blé de printemps et des chiffres allant dans le sens d’une production accrue en Allemagne et en Russie.

Un grand cabinet russe a notamment anticipé la semaine dernière une hausse de 3,4 millions de tonnes de la production cette année dans le pays, à 83,4 millions de tonnes.

Les chiffres de l’IGC évoquent pour leur part une production russe de 79,5 millions de tonnes, en hausse de 2,4 millions de tonnes, a signalé la maison de courtage Allendale.

Les Etats-Unis sont également responsables du mouvement de défiance sur le blé, alors que les cultures d’hiver sont actuellement jugées bonnes ou excellentes à des niveaux supérieurs à 60%, «à comparer avec la moyenne à dix ans de 47%», a signalé Dewey Strickler de Ag Watch Market Advisors.

Concernant le soja, tous les regards sont désormais tournés vers la Chine pour plusieurs motifs.

La guerre commerciale avec Washington pèse, au moment où les discussions s’enlisent et qu’un accord commercial final n’est pas attendu avant la fin-mai selon la presse américaine. Les négociateurs américains se rendront en Chine la semaine prochaine pour une nouvelle session de discussions.

Mais surtout, Pékin suscite la crainte en raison des ravages de la peste porcine touchant le bétail dans le pays.

Des animaux décimés vont entraîner moins de besoins en soja pour les nourrir et donc moins de demande aux fournisseurs américains, y compris lorsque la guerre commerciale sera terminée.

«La Chine pourrait devenir un acteur plus petit du marché mondial cette année», ont résumé les analystes d’Allendale.

Cette situation a également pesé sur le maïs. La céréale a baissé alors que «les investisseurs pariant à la baisse pilonnent le cours bien que les semis américains soient en retard», a affirmé Dewey Strickler.

«Les cultures brésiliennes semblent en bonne condition au moment où la pollinisation se prépare» a également souligné Jack Scoville de Price Futures Group.

Plus largement, le cours baisse fortement depuis un mois, ayant lâché près de 7%.

Le boisseau de blé (environ 25 kg) pour juillet, le plus échangé, s’échangeait à 4,4375 dollars vers 16H50 GMT contre 4,4825 dollars à la fermeture jeudi dernier. Les marchés étaient fermés le vendredi en raison des célébrations de Pâques.

Le boisseau de maïs pour livraison en juillet, également le contrat le plus actif, cotait 3,6250 dollars contre 3,6725 dollars une semaine auparavant.

Le boisseau de soja pour livraison en juillet, désormais le plus actif, valait 8,7150 dollars contre 8,9425 dollars jeudi dernier.

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