BNS: UBS anticipe un bénéfice de 25 milliards de francs en 2020

AWP

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Le calme est resté de mise sur les marchés financiers et des capitaux, relève le numéro un bancaire helvétique.

A la faveur de la poursuite de l’évolution favorable des marchés d’actions au 4e trimestre 2020, la Banque nationale suisse (BNS) devrait dégager un bénéfice annuel de près de 25 milliards, estime UBS. L’institut d’émission devrait avoir bouclé le dernier partiel de 2020 sur un résultat de quelque 10 milliards.

Si de nombreux pays ont été touchés par la 2e vague de la pandémie de coronavirus et des mesures de confinement plus ou moins strictes en fin d’année 2020, le calme est resté de mise sur les marchés financiers et des capitaux, relève le numéro un bancaire helvétique. Alors que les banques centrales ont poursuivi leurs politiques monétaires ultra-expansives, les taux d’intérêts des obligations d’Etat, comme par exemple celles de l’Italie ont fléchi.

En parallèle, les premiers vaccins contre le COVID-19 ont reçu le feu vert des autorités sanitaires et ont commencé à être distribués dans certains pays en décembre. Dans ce contexte, même si les perspectives économiques se sont assombries, les évaluations à moyen terme ont signalé un regain d’optimisme.

Les marchés d’actions ont largement tiré profit de cette évolution, l’indice MSCI World ayant bondi de plus de 13%. Forte d’un portefeuille d’actions de près de 175 milliards de francs au début du 4e trimestre, la BNS pourrait ainsi avoir engrangé un gain de 20 milliards entre octobre et fin décembre, calculent les experts d’UBS. A ce montant s’ajoutent les 3 milliards perçus au titres des revenus réguliers, de ceux liés aux intérêts négatifs ainsi que des dividendes.

Dollar affaibli

La banque aux trois clefs observe toutefois que la performance a souffert de l’affaiblissement du dollar américain par rapport au franc suisse, la devise helvétique s’étant appréciée de près de 5% durant la période considérée. La baisse du prix de l’or, ains que celle du billet vert, devrait aussi avoir réduit les gains réalisés par la banque centrale helvétique sur son stock de précieux métal.

L’institut d’émission devrait aussi avoir subi un léger revers au niveau de ses avoirs en obligations. Quoi qu’il en soit, les collectivités publiques peuvent se réjouir de la probable bonne performance de la BNS. Alors que la réserve pour distributions futures de cette dernière se hissera de 84 milliards à un peu plus de 100 milliards de francs, la Confédération et les cantons se partageront conformément à l’accord signé en février 2020 4 milliards.

Ce versement restera ainsi au niveau de celui de l’an dernier, année que la BNS avait bouclé sur un bénéfice de 49 milliards de francs. Un tiers de cette somme ira à la Confédération, la part restante revenant aux cantons. Pour mémoire, l’accord signé avec la banque centrale prévoit le versement de 4 milliards pour autant que la réserve pour distribution après affectation du bénéfice dépasse 40 milliards.

La BNS et la Confédération, par l’entremise du Département fédéral des finances (DFF), doivent renégocier la convention relative à la distribution des bénéfices cette année pour la période 2021-2025. Les économistes d’UBS anticipent à ce titre le maintien des dispositions actuellement en vigueur, voire une éventuelle hausse au vu du fort déclin de l’activité économique l’an dernier.

Performance liée à la politique monétaire

Le résultat de la BNS est essentiellement influencé par la politique monétaire de l’institut d’émission. Pour affaiblir le franc ou éviter qu’il ne devienne trop fort, ce dernier, en plus d’introduire des taux d’intérêt négatifs, a surtout fortement augmenté ses réserves de devises étrangères ces dernières années, achetant ainsi des obligations et des actions dans différentes monnaies.

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