Bilan mitigé de l’accord Suisse-Chine 4 ans après

AWP

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Economiesuisse est positive sur la mise en vigueur du traité de libre-échange. La déception domine pour l’Union suisse des paysans.

Le conseiller fédéral Johann Schneider Ammann et le ministre chinois du Commerce Chen Deming en 2012. ©Keystone

Pour economiesuisse, la Suisse profite déjà de l’accord de libre-échange avec la Chine, même si celui-ci n’a de loin pas montré son plein effet. Pour l’Union suisse des paysans, les retombées se font encore attendre.

Les exportations suisses vers la Chine se sont toujours développées de manière positive ces dernières années, malgré une croissance faible, selon une étude publiée vendredi. Alors que les importations totales ont diminué de 5% en 2016, la demande en produits suisses a elle crû de 10%.

La vente de service en Chine a également augmenté de façon exceptionnelle. Les membres de la faîtière rapportent que les grandes entreprises ne sont pas les seules à faire usage de cet accord; les PME en profitent également.

Economiesuisse cite plusieurs exemple. Selon une étude de la Haute école de sciences appliquées de Zurich, l’industrie horlogère a payé 27 millions de francs de moins en droits de douane. Plusieurs millions de francs sont également économisés lors d’achats de prestations préalables en Chine.

Cet accord est également une chance pour les produits issus de l’agriculture. Alors que les Suisses ne consomment souvent que le filet de porc, pieds, queue et groin sont des délicatesses en Chine.

Voeu pieux

L’Union suisse des paysans (USP) tire pour sa part un bilan décevant de l’accord de libre-échange entre la Suisse et la Chine, quatre ans après son entrée en vigueur. Le libre-échange avec la Chine n’a certes pas prétérité l’agriculture suisse, estimait-elle au début du mois. Mais les retombées promises sont restées «un voeu pieux» à ce jour.

La part des produits agricoles dans les exportations totales vers la Chine a doublé, pour s’établir à 1,2%. Responsable principal: l’envolée des ventes de nourriture pour bébés. Avec le café et le chocolat, elles représentent plus de 70% des exportations de produits alimentaires.

Selon l’USP, cette évolution positive n’est toutefois pas à mettre sur le compte de l’accord: elle est surtout due au scandale de la nourriture pour bébés contaminée par la mélamine. La croissance régulière des ventes s’était en effet déjà amorcée en 2008, avec l’éclatement du scandale du lait trafiqué.

Pour le fromage, le bilan est à première vue également positif. Si la croissance annuelle des exportations s’élevait à 8,5% avant l’accord, le volume a ensuite augmenté de 60%. Mais là encore, l’USP tempère: cette évolution ne résulte pas d’une demande croissante de la part des Chinois pour le Gruyère ou l’Emmental, «il s’agit en réalité de fromage râpé ou en poudre bon marché et interchangeable».

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