BCE/COVID-19: l’euro a perdu du terrain comme réserve de change

AWP

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La monnaie unique représentait 21,2% des réserves de change mondiales à fin 2020, exprimées à taux de change constants, soit un recul de 0,7 point de pourcentage.

Le poids de l’euro comme monnaie de réserve dans le monde a diminué en 2020 pendant le choc lié à la pandémie et sur fond de taux d’intérêts faibles en zone euro, selon un rapport publié mercredi par la Banque centrale européenne.

La monnaie unique représentait 21,2% des réserves de change mondiales à fin 2020, exprimées à taux de change constants, soit un recul de 0,7 point de pourcentage.

Cette tendance est manifeste depuis plusieurs années alors que l’euro représentait environ 26% des réserves en 2010.

«Le faible niveau des taux d’intérêt dans la zone euro (...) peut avoir dissuadé les investisseurs d’augmenter leurs portefeuilles obligataires en euro», explique le rapport, alors que la plupart des pays, l’Allemagne et la France notamment, émettent des obligations à rendements négatifs.

Le dollar reste la monnaie de réserve prédominante, en se stabilisant à 59%, tandis que la part des autres devises ne cesse de monter, tirée notamment par le yuan chinois.

En termes de dépôts internationaux, la part de l’euro a chuté de 3 points, à 17%, les investisseurs ayant préféré placer le produit de cessions d’actifs sur des dépôts en dollars pour ne pas manquer de liquidités après le déclenchement de la pandémie.

Résilience «relative»

Reste que la part de l’euro dans les encours de prêts et d’obligations à l’international, de même qu’en tant que monnaie de facturation des importations hors zone euro, est restée globalement stable, selon le rapport, attestant d’une «relative résilience» de la monnaie unique durant la pandémie.

Cela avait été différent pendant «les épisodes majeurs de crise» du passé, comme celle de la dette souveraine sur fond de spéculations sur un éclatement de la zone euro.

La raison incombe à «l’efficacité des mesures de soutien politique sans précédent» durant la pandémie qui a vu la BCE faire tourner la planche à billets et les Etats creuser leurs déficits publics.

Mais «l’absence d’un marché suffisamment large et liquide pour les actifs sûrs» en zone euro reste «un gros handicap» pour l’attractivité de la monnaie commune, a souligné Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE, lors d’une conférence téléphonique.

Cette question de l’intégration des marchés dans l’UE pour parvenir à la libre circulation des capitaux entre les 27 Etats membres, afin qu’il soit plus facile pour les entreprises d’obtenir les financements dont elles ont besoin ou d’investir dans l’ensemble de l’Union, est en suspens depuis plusieurs années.

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