BCE: la répercussion des hausses de taux va se renforcer dans les mois à venir

AWP

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Le «plein impact économique du resserrement monétaire considérable de l’année dernière ne se fera sentir qu’au cours des deux prochaines années», selon le chef économiste Philip Lane.

Les effets du cycle de resserrement monétaire inédit en zone euro sur le crédit, pour lutter contre l’inflation persistance, vont encore se «renforcer», a prévenu mercredi le chef économiste de la Banque centrale européenne.

«Le canal bancaire» par lequel se transmet les hausses de taux, en rendant le crédit plus cher, devrait «encore se renforcer dans les mois à venir», a déclaré Philip Lane lors d’un discours à Cambridge, dans l’Etat du Massachusetts.

Les hausses de taux et d’autres mesures de politique monétaire déployées depuis début 2022 pour juguler une inflation naviguant très au-dessus de l’objectif de 2% mettent «typiquement» du temps à produire leurs effets chez les acteurs financiers, a-t-il observé.

Cela signifie que le «plein impact économique du resserrement monétaire considérable de l’année dernière ne se fera sentir qu’au cours des deux prochaines années», selon ce membre du directoire de la BCE.

Concrètement, cela s’observera dans la «’retarification’ du financement bancaire» au moment de renouveler des prêts anciens à leur échéance.

Le refinancement dans le secteur bancaire va aussi coûter plus cher, alors que les vagues passées de prêts géants bon marché (TLTRO) sont remboursées par tranches et que la BCE a arrêté de racheter des obligations sur le marché. Cette somme de changements amenuise la position de liquidité des établissements de crédit.

La BCE mise pour l’essentiel sur la hausse de ses taux directeurs pour tenter de ramener l’inflation au niveau de 2% d’ici 2025.

Il est acquis qu’une nouvelle hausse va être décidée lors de la prochaine réunion du 27 juillet, qui s’ajoutera aux 3,75 points de pourcentage de hausse accumulés depuis un an.

Le flou demeure en revanche sur ce qui va se passer après la pause estivale.

La BCE a été récemment critiquée par la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, fustigeant la «recette simpliste» consistant à augmenter les taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation et craignant que «le remède se révèle plus dommageable que la maladie».

M. Lane a admis mercredi que «toute détérioration de l’environnement macroéconomique» pourrait «réduire la demande de prêts et augmenter les risques de crédit», avec au final la possibilité de «tensions financières dans la zone euro ou à l’étranger».

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