Banque d’Angleterre: vers une prolongation de la pause sur les taux

AWP

1 minute de lecture

La Banque d’Angleterre (BoE) devrait poursuivre sa pause dans le rehaussement de ses taux jeudi, poussée par un contexte économique morose au Royaume-Uni et malgré l’inflation persistante dans le pays.

La décision de la banque centrale britannique est attendue à la mi-journée. Elle avait choisi en septembre d’interrompre un cycle de 14 tours de vis consécutifs, en laissant son taux directeur inchangé à 5,25%, son plus haut niveau depuis début 2008.

Si elle réitère ce choix, ce à quoi s’attendent majoritairement les analystes, la BoE emboîterait alors le pas à la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a laissé ses taux inchangés à l’issue de sa réunion mercredi.

La Banque centrale européenne (BCE) s’est également prononcée en faveur d’une pause la semaine dernière, après dix hausses d’affilée.

«Plusieurs banques centrales (...) en sont au point où elles espèrent probablement que les taux ont atteint un sommet, mais elles craignent en même temps qu’une inflation persistante ne les oblige à prendre de nouvelles mesures», a indiqué Jane Foley, analyste chez Rabobank, interrogée par l’AFP.

L’inflation a stagné à 6,7% sur un an en septembre au Royaume-Uni, voyant sa baisse enrayée par le prix des carburants.

Le mois dernier, le gouverneur de la BoE Andrew Bailey avait assuré qu’une politique monétaire restrictive et des taux d’intérêt élevés restaient nécessaires pour ramener l’inflation à la cible de 2% visée par l’institut monétaire.

Inflation la plus élevée du G7

«Je pense que nous avons fait, particulièrement ces derniers mois, de solides progrès» dans la lutte contre l’inflation, avait cependant ajouté M. Bailey.

Il avait également admis que la décision de la dernière réunion de la BoE a été prise à majorité «serrée» et que les suivantes allaient continuer à l’être.

La banque centrale avait progressivement rehaussé son principal taux d’intérêt depuis un plus bas de 0,1% maintenu jusque fin 2021.

Si l’inflation britannique est redescendue du pic de 11,1% atteint octobre 2022 avec la flambée des prix de l’énergie, elle reste la plus élevé des pays du G7 (France, Japon, Etats-Unis, Canada, Allemagne, Italie, Royaume-Uni).

Mais la décision de la BoE sera certainement guidée par le contexte économique difficile du Royaume-Uni, qui lui laisse peu de marge de manoeuvre pour une nouvelle hausse.

Le produit intérieur brut (PIB) britannique a grimpé de 0,3% entre janvier et mars, puis de 0,2% entre avril et juin, mais la perspective d’une récession perdure alors que l’inflation pèse sur l’économie du pays.

Si les salaires grimpent désormais plus vite que les prix au Royaume-Uni, la flambée du coût de la vie atteint les Britanniques au porte-monnaie, de même que la montée des taux des prêts immobiliers, directement entraînés par les tours de vis de la banque centrale.

«Les signes inquiétants d’un ralentissement de l’activité suggèrent une période sombre à venir pour l’économie britannique», résume Matthew Ryan, d’Ebury. Pour l’analyste, qui s’attend à un statu quo de la BoE, celui-ci devrait malgré tout s’accompagner de remarques «suggérant que les baisses de taux sont encore loin».

A lire aussi...