Aucun canton romand dans le top 5 de la compétitivité

AWP

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Zoug, Bâle-Ville et Zurich occupent dans l'ordre les trois premières places, à bonne distance des suivants: l'Argovie et Schwyz. Vaud est 6e.

Aucun canton romand ne figure dans le top 5 du classement des cantons les plus compétitifs de Suisse. Perdant deux places par rapport à l'édition précédente en 2019, Vaud n'arrive qu'en sixième position, dépassé par Schwyz, selon une étude publiée mercredi par UBS.

Le podium des cantons les plus compétitifs de Suisse est resté inchangé en 2021, Zoug, Bâle-Ville et Zurich occupant dans l'ordre les trois premières places, à bonne distance des suivants. L'Argovie a avancé d'un rang et Schwyz de deux pour se hisser respectivement en quatrième et cinquième position, selon l'indicateur de compétitivité des cantons (ICC) compilé par la banque aux trois clés.

«Dans l'ensemble, la crise du coronavirus ne devrait avoir modifié que légèrement la compétitivité relative à long terme des cantons», a expliqué lors d'une téléconférence Katharina Hofer, économiste chez UBS. Toutefois, une détérioration des finances publiques pourrait peser sur les perspectives de croissance, estime-t-elle.

UBS évalue la compétitivité en fonction de plusieurs indicateurs agrégés autour de huit dimensions, parmi lesquels la structure économique. Ici est évalué le degré de dépendance d'un canton par rapport à ses différents secteurs et partenaires commerciaux, y compris sur le volet du commerce extérieur. Le postulat est qu'un canton à l'économie diversifié sera plus résilient qu'un autre. Les cantons de Zurich (1er), les deux Bâle (2e & 3e) et l'Argovie (4e) sont dans cette dimension beaucoup mieux classés que Zoug (14e).

La deuxième dimension concerne l'innovation, qui est stimulée dans les endroits où plusieurs entreprises dépendantes les unes des autres se concentrent, selon UBS. Les cantons de Zoug (1er), Bâle-Ville (2e) et Neuchâtel (3e) se hissent dans cette catégorie sur le podium. Après la crise horlogère, ce dernier canton a su se diversifier dans des secteurs de haute technologie à fort potentiel de croissance, a précisé Mme Hofer.

Capital humain déterminant

Deux autres dimensions sur le volet humain complètent l'indicateur, avec le capital humain, soit la qualification de la main d'oeuvre, et le marché du travail. Les différences de niveau de formation sont importantes entre les cantons: Zoug et Bâle-Ville (1er ex aequo), Zurich (2e), Genève (3e) et dans une moindre mesure Vaud (4e) et Berne (5e) obtiennent ainsi un score bien meilleurs que les autres.

Viennent ensuite l'accessibilité du canton et le bassin de réception - le nombre de personnes pouvant accéder à une zone en un temps donné. Plus celui-ci est grand, plus les accès à la main d'oeuvre, aux fournisseurs et aux débouchés sont importants. Les deux demi-cantons bâlois, Genève et Zurich occupent ici la tête du classement.

Deux autres piliers de compétitivité concernent l'environnement de coûts et les finances publiques. Pour le premier sont pris en compte les taux d'imposition, le niveau des loyers ou encore les prix de l'énergie. Les cantons de Berne (26e), Zurich (25e), Genève (24e), Argovie (23e), et Vaud (22e) se retrouvent en queue de peloton pour cette catégorie.

Les faibles performances de certains cantons, comme le Jura, le Valais ou les Grisons sont toutefois à relativiser. "La Suisse est très bien classée à l'international", a nuancé en conférence de presse Jean-Raphaël Fontannaz, responsable de la communication d'UBS.

Concernant la réforme de la fiscalité internationale, qui prévoit un taux minimum de 15% pour les entreprises, et son influence sur la compétitivité des cantons suisses, les incertitudes sont encore nombreuses. Des mesures pourront néanmoins être prises pour rester intéressants, par exemple en soutenant l'innovation, selon Mme Hofer.

 

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