Cette statistique déçoit les attentes des analystes, qui tablaient sur un rebond de 0,30%, et elle s’accompagne d’une révision en baisse du chiffre d’octobre.
La production industrielle allemande a de nouveau reculé en novembre, cédant 1,9% sur un mois alors que les analystes misaient sur un rebond, et ravivant le risque d’une «récession technique» au quatrième trimestre.
Cette statistique corrigée des variations saisonnières déçoit les attentes compilées par le fournisseur de services financiers Factset, qui tablaient sur un rebond de 0,30%.
Elle s’accompagne de surcroît d’une réévaluation à la baisse du chiffre d’octobre, soit un recul de 0,8% sur un mois contre -0,5% initialement publié.
«Attention aux chiffres du commerce extérieur» publiés ce mercredi. «Une autre déception (...) augmenterait nettement la probabilité d’une récession technique», soit deux trimestres consécutifs de contraction du PIB, estime Carsten Brzeski, de la banque ING Diba.
Dans un climat d’inquiétude sur la conjoncture allemande après le recul de 0,2% du PIB au troisième trimestre, la production industrielle s’ajoute en effet au recul plus marqué que prévu des commandes industrielles en novembre, publiées lundi.
«Les ventes de détail ont cependant été bien meilleures dans les deux premiers mois du quatrième trimestre qu’au troisième trimestre», nuance Jack Allen, de Capital Economics, qui voit la consommation compenser les faiblesses de la production pour préserver un léger rebond de la croissance.
Mais dans l’ensemble, «l’économie allemande, et plus généralement celle de la zone euro, a clairement ralenti», ajoute-t-il.
«Les ponts» ont pesé sur la production de novembre, affirme le ministère de l’Economie dans un communiqué, laissant entendre que cet affaiblissement pourrait être temporaire.
Mais l’Allemagne a aussi souffert des difficultés «de secteurs économiques importants», et en particulier de celles de l’industrie automobile toujours désorganisée par «la problématique WLTP», c’est-à-dire les nouveaux tests européens antipollution, selon la même source.
Dans le détail, la production de biens d’investissement a reculé sur un mois de 1,8%, celle des produits semi-finis de 1,0% tandis que celle des biens consommation, dont les voitures, a plongé de 4,1%.
Hors industrie manufacturière, le secteur de la construction s’est, lui, replié de 1,7% et celui de l’énergie s’est contracté de 3,1%.