L’inflation en Allemagne a atteint 2,5% sur un an en février, poursuivant sa baisse à l’instar de la France et l’Espagne, de quoi alimenter les attentes d’une prochaine baisse des taux d’intérêt par la Banque centrale européenne, selon des chiffres publiés jeudi.

L’indice des prix à la consommation a reculé de 0,4 point de pourcentage par rapport à janvier au sein de la première économie européenne, à son plus bas niveau depuis juin 2021, a indiqué l’Institut fédéral de la statistique Destatis dans un communiqué.

Le mouvement de désinflation se poursuit en Allemagne, où la hausse des prix à la consommation s’élevait à 5,9% en moyenne en 2023 et où la faiblesse persistante de la demande n’est pas propice à causer des tensions de prix.

Dans le détail, les prix de l’énergie ont reculé de 2,4% sur un an, dans la lignée de la chute des prix de gros sur le marché et malgré la fin des freins sur les prix des produits énergétiques en janvier.

La hausse des prix alimentaires recule pour le onzième mois de suite, à 0,9% sur un an, se situant en dessous de l’indicateur global pour la première fois depuis novembre 2021.

«Les salariés en bénéficient grâce à une augmentation notable de leur salaire réel», ce qui est «important pour aider une économie atone à se remettre sur les rails et à stimuler la consommation», commente Fritzi Köhler-Geib, cheffe économiste de la banque publique KfW.

La hausse des prix des services, à 3,4%, est stable par rapport à janvier qui a vu le retour du taux plein de TVA à 19% sur la restauration.

Le taux d’inflation hors alimentation et énergie, également surveillé par la BCE, devrait lui s’élever à 3,4% en février, selon les données provisoires de Destatis.

Servant de référence à la BCE, l’indice gobal des prix harmonisé a aussi décéléré en février, à 2,7% sur un an, après 3,1% en janvier, se rapprochant de nouveau de l’objectif à terme de 2%.

L’inflation a également nettement baissé en France en février, à 2,9%, soit sous la barre des 3% pour la première fois depuis janvier 2022, et en Espagne, à 2,8%, toujours sur un an, selon des données communiquées jeudi.

Le processus désinflationniste actuel «devrait se poursuivre» en zone euro, mais la Banque centrale européenne voudra s’assurer que cela lui permettra d’»atteindre durablement» son objectif d’inflation, a déclaré sa présidente Christine Lagarde lundi devant le Parlement européen.

L’institut monétaire se réunit jeudi prochain et devrait selon toute attente de nouveau maintenir ses taux directeurs à leur plus haut historique. Les observateurs attendent au moins une inflexion verbale de Mme Lagarde en vue d’une première baisse des taux plus tard dans l’année.