ABB voit son bénéfice ralentir au troisième trimestre

AWP

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Le bénéfice net s’est inscrit à 360 millions de dollars, en recul de 44,8%, en raison principalement d’une provision de 325 millions pour une affaire de corruption en Afrique du Sud.

Le spécialiste de l’électrotechnique ABB a vu son chiffre d’affaires et ses entrées de commandes progresser au troisième trimestre de l’exercice en cours, dépassant même légèrement les attentes au niveau opérationnel, tandis que le bénéfice s’est tassé en raison de provisions pour un litige.

Le bénéfice net s’est inscrit à 360 millions de dollars, en recul de 44,8%, indique le groupe jeudi dans un communiqué. Cette chute s’explique principalement par la constitution de provisions à hauteur de 325 millions pour une affaire de corruption en Afrique du Sud, comme l’entreprise l’avait annoncé fin septembre.

Les entrées de commandes et le chiffre d’affaires sont conformes aux attentes. Entre juillet et septembre et sur une base comparable, les entrées d’ordres ont crû de 4,1% à 8,19 milliards de dollars, tandis que le chiffre d’affaires s’est amélioré de 5,4% à 7,41 milliards, selon le groupe zurichois. Par rapport au troisième trimestre de 2021, la situation de l’approvisionnement s’est améliorée, ce qui a facilité les livraisons. En Chine également, il y a eu moins d’entraves liées aux confinements.

Hausses de prix

Le résultat opérationnel Ebita s’est inscrit à 1,23 milliard de dollars, en hausse de 15,9% (ou 27% corrigé de l’effet de change), pour une marge afférente de 16,6%. «Cette belle performance a été obtenue grâce à la hausse des volumes, des améliorations opérationnelles et une hausse des prix qui a permis de compenser la progression des coûts des matières premières, du fret et des salaires», a indiqué Björn Rosengren, directeur général, cité dans le communiqué.

Dans le détail, la demande a été très soutenue en Amérique du Nord mais également en Europe, à l’exception notable de l’Allemagne où certains clients normalisent le niveau de leurs stocks. Les régions Asie, Proche-Orient et Afrique s’en tirent également malgré une certaine faiblesse en Chine.

L’objectif d’une marge Ebit d’au moins 15% devrait être atteint cette année déjà, a estimé le directeur général, soit avec une année d’avance. ABB a profité de son modèle d’exploitation décentralisé et de la dynamique de ses ventes, a-t-il expliqué. «Nous n’entendons pas modifier notre objectif de marge 2023, même si nous continuerons à améliorer les marges», a tempéré en conférence de presse téléphonique M. Rosengren.

ABB prévoit pour le quatrième trimestre 2022 une marge opérationnelle Ebita en retrait par rapport au troisième, pour des raisons de saisonnalité. La croissance du chiffre d’affaires devrait dépasser quelque peu les 10%, sur base comparable, étant donnée le niveau élevé des ventes au quatrième trimestre 2021.

Pas d’entrée en Bourse pour E-Mobility cette année

«En ce qui concerne la division E-Mobility, nous maintenons notre projet d’entrée en Bourse», a déclaré le directeur général, cité dans le communiqué. «Mais compte tenu de la volatilité actuelle des marchés des capitaux, nous ne prévoyons plus que cela intervienne cette année», a-t-il complété.

Au chapitre de la vente prévue de la division Power Conversion, qui fabrique entre autres des convertisseurs ferroviaires, M. Rosengren espère conclure la transaction cette année encore.

Le fait marquant du troisième trimestre aura été la marge, bien meilleure qu’attendu, et ce grâce à tous les secteurs d’activité, écrit Mark Diethelm, de Vontobel. Les perspectives à court terme sont solides et l’environnement reste positif, à l’exception de l’automobile.

Après une ouverture en hausse, le titre ABB a rapidement perdu de l’altitude et est passé dans le rouge. A 11h34, l’action ABB reculait de 0,5% à 26,63 francs, tandis que le SMI cédait 0,36%.

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