Le Dow Jones fléchit de 0,35%, le Nasdaq lâche 1,37% et l’indice élargi S&P 500 abandonne 0,84%.
La Bourse de New York a terminé en baisse jeudi, le marché se faisant à l’idée que la détermination de la banque centrale américaine (Fed), qui est encore montée d’un cran mercredi, risque de provoquer une récession.
Le Dow Jones a perdu 0,35%, l’indice Nasdaq a lâché 1,37% et l’indice élargi S&P 500 a abandonné 0,84%.
«Les marchés actions sont à la peine, car ils s’attendent à ce que la flambée des taux déclenche une récession mondiale», a commenté, dans une note, Edward Moya, d’Oanda.
La forte impression laissée mercredi par la Fed a été accentuée jeudi par une vague de relèvements de taux de plusieurs autres banques centrales, de la Banque nationale suisse à la Banque d’Angleterre.
Après cette séquence brutale, «ce qui affecte le marché par-dessus tout, ce sont les taux obligataires», a expliqué Quincy Krosby, de LPL Financial.
«L’économie réelle pourra-t-elle encaisser cette hausse des taux d’intérêt, qui sont si importants pour l’Américain moyen?», s’est-elle interrogée.
Jeudi, le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans a bondi à 3,70%, contre 3,52% la veille, au plus haut depuis février 2011.
Le taux à 2 ans, plus représentatif des anticipations du marché quant à la politique monétaire de la Fed, est monté jusqu’à 4,15% pour la première fois depuis octobre 2007.
Le phénomène dit d’inversion de la courbe des taux, qui signifient que les taux à court terme son supérieurs à ceux à long terme, ne cesse de s’accentuer. Il est souvent considéré comme annonciateur d’une récession économique.
L’écart positif entre le taux à 2 ans et le 10 ans n’a plus été aussi élevé depuis plus de 22 ans.
Souvent bousculés par ces inflexions brutales sur le marché obligataire, les valeurs technologiques ont, pour nombre d’entre elles, mal vécu cette séance, à l’image d’Apple (-0,64%), Amazon (-1,04%), Tesla (-4,06%) ou Nvidia (-5,28%).
Meta (+0,49% à 142,82 dollars) a fait partie des quelques-uns à s’en sortir, grâce à l’information du Wall Street Journal, selon lequel la maison mère de Facebook et Instagram prévoit de réduire ses coûts de 10%, ce qui passera par des suppressions d’emplois.
Autre survivant, Microsoft (+0,85% à 240,98 dollars), dont le directeur général, Satya Nadella, s’est dit, lors d’un entretien à l’agence Bloomberg, confiant dans la finalisation de l’acquisition de l’éditeur de jeux vidéos Activision Blizzard, annoncée en janvier.
Condamné à attendre de nouveaux signes de ralentissement de l’économie et des hausses de taux supplémentaires, le marché est plus morose encore qu’en début de semaine.
Le S&P a clôturé jeudi au plus bas depuis mi-juillet et n’est plus qu’à une centaine de points de son plancher de l’année, enregistré mi-juin.
«A moins de nouvelles positives importantes concernant des entreprises ou d’une détente du taux à 10 ans, (...) le marché pourrait continuer à se replier jusqu’à retrouver une assise», a prévenu Quincy Krosby.
A la cote, le laboratoire Novavax dérapait de nouveau (-13,26% à 22,44 dollars), après une première glissade mercredi, lesté par un abaissement de recommandation des analystes de JPMorgan, qui fait suite à la révision, en forte baisse, de l’objectif de chiffre d’affaires du groupe, début août.
Le club anglais de football Manchester United (+1,11% à 13,63 dollars), coté à New York, n’a pas été pénalisé malgré la publication d’une perte nette de 115 millions de livres sterling pour son exercice 2021/22, due à une augmentation de ses coûts et à de moindres recettes du fait d’un parcours avorté en Ligue de champions.
Le groupe de messageries FedEx a tiré son épingle du jeu (+0,84% à 154,54 dollars) après l’annonce, intervenue accidentellement avant la clôture du marché, d’un plan d’économie de 2,2 à 2,7 milliards de dollars en rythme annuel.