Tokyo: le Nikkei chute de 2,39% à la clôture

AWP

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Le Nikkei a lâché 2,39% (-538,71 points) à 22.036,05 points, et l’indice élargi Topix a dévissé de 2,36% (-39,85 points) à 1.649,20 points.

La Bourse de Tokyo a perdu plus de 2% mardi à la clôture, refluant après sept séances positives d’affilée sur fond de craintes multiples, de la crise des «gilets jaunes» en France aux incertitudes liées au resserrement monétaire américain.

A l’issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a lâché 2,39% (-538,71 points) à 22.036,05 points, et l’indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a dévissé de 2,36% (-39,85 points) à 1.649,20 points.

Les deux indices avaient démarré la séance en petite baisse, les investisseurs empochant leurs profits après une série exceptionnelle de hausses.

Mais la Bourse a accentué son repli au fil des heures, tandis que la devise nippone, valeur refuge, se renforçait: le dollar valait ainsi 113,13 yens au moment de la fermeture des échanges, contre 113,48 yens lundi, et l’euro fléchissait à 128,71 yens, contre 129 yens la veille, des mouvements défavorables aux titres exportateurs nippons.

«Le yen s’est apprécié à cause des risques géopolitiques», a commenté pour l’AFP Hiroaki Hiwata, analyste de Toyo Securities, évoquant notamment «les violentes manifestations en France», dont les images ont fait le tour du monde.

Les donneurs d’ordres surveillent aussi les taux américains à l’approche d’une réunion de la Banque centrale. La Fed a relevé les taux d’intérêt trois fois d’un quart de point de pourcentage cette année et les marchés escomptent qu’elle le refasse encore le 18 décembre.

Enfin, la prudence demeure sur le front commercial, selon les courtiers, malgré la trêve conclue par les Etats-Unis et la Chine en marge du G20 en Argentine, détente qui avait soutenu les places financières mondiales lundi.

AG Takeda en vue

Sur le front des valeurs, le rouge a dominé, tant du côté du secteur bancaire (Mitsubishi UFJ Financial Group -2,17% à 616,3 yens) que des technologies (Sony -2,74% à 5.954 yens, Nintendo -5,28% à 33.000 yens, Panasonic -2,02% à 1.160 yens).

L’action Sharp a chuté davantage encore (-5,73% à 1.627 yens). Le groupe d’électronique, passé sous la coupe du Taïwanais Hon Hai (également connu sous le nom de Foxconn), a fait l’objet de critiques après avoir licencié plus de 3.000 travailleurs étrangers au Japon à la suite du transfert de la production de capteurs d’iPhone vers une usine chinoise, a rapporté le quotidien économique Nikkei.

Dans l’automobile, Toyota a décliné de 1,72% à 6.911 yens, tandis que Nissan, dont les administrateurs indépendants devaient se réunir mardi pour discuter du remplaçant de Carlos Ghosn à la tête du conseil, a reculé de 1,18% à 994,6 yens. La décision est attendue le 17 décembre.

A noter aussi, Mitsubishi Heavy Industries (MHI) a cédé 0,62% à 4.324 yens. Des informations de presse ont fait état de son intention de se retirer d’un projet de centrale nucléaire en Turquie, remporté en 2013 avec le français Engie.

Le coût a sensiblement augmenté et avoisinerait les 5.000 milliards de yens (38,4 milliards d’euros), notamment pour intégrer les nouvelles normes de sécurité suite à la catastrophe de Fukushima, a expliqué le Nikkei.

Le conglomérat industriel a cependant démenti avoir pris une telle décision.

Enfin, le laboratoire pharmaceutique Takeda a fléchi de 0,82% à 4.185 yens à la veille d’une assemblée extraordinaire de ses actionnaires destinée à approuver l’acquisition de la société irlandaise Shire.

Un groupe d’investisseurs, mené par un membre de la famille fondatrice, s’oppose à la transaction, mais leur participation, estimée à 20% du capital du groupe, ne devrait pas suffire pas à bloquer cette opération à 46 milliards de livres (52,5 milliards d’euros), qui doit donner naissance au 9e acteur mondial du secteur.

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