Tokyo: l’indice Nikkei finit au plus haut en 27 ans

AWP

2 minutes de lecture

Le Nikkei a gagné 0,52%, aidé par l’annonce d’un accord commercial entre le Canada et les États-Unis. L’indice élargi Topix a progressé de 0,04%.

L’indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a fini en hausse lundi, atteignant un niveau inédit depuis novembre 1991 et l’éclatement de la bulle financière.

A l’issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a gagné 0,52% (+125,72 points) à 24.245,76 points, aidé par l’annonce d’un accord commercial entre le Canada et les États-Unis.

L’indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part progressé de 0,04% (+0,71 point) à 1.817,96 points.

La place tokyoïte a en outre été soutenue par le repli du yen face au dollar qui s’affichait à 113,90 yens, contre 113,50 yens vendredi à la fermeture, un mouvement favorable aux titres des groupes exportateurs japonais. L’euro a de son côté reflué à 132,04 yens, contre 132,12 yens.

Le Nikkei a connu une forte ascension depuis le retour au pouvoir de Shinzo Abe fin 2012: la stratégie de relance «abenomics», assortie d’un massif programme de rachat d’actifs de la banque centrale, a provoqué une spectaculaire dépréciation du yen, dopant les résultats financiers de la Japan Inc.

De moins de 10.000 points, l’indice vedette de la Bourse de Tokyo a progressivement franchi les paliers pour renouer avec des niveaux sans précédent depuis des années.

Jusqu’à récemment, le cru 2018 avait été poussif sur fond de tensions commerciales persistantes mais le Nikkei a connu un mois de septembre tonitruant, les investisseurs saluant la solidité de l’économie américaine et une embellie dans l’archipel.

«Franchir un sommet en 27 ans est symbolique, mais ce n’est qu’une étape vers davantage de gains», veut croire Toshikazu Horiuchi, chez IwaiCosmo Securities, interrogé par l’AFP.

Le Nikkei reste encore loin de son record qui date du 29 décembre 1989: il avait alors frôlé les 39.000 points en pleine bulle.

Le Tankan ignoré

Lundi, il avait démarré sur des gains plus modestes, mais la tendance positive s’est accélérée après de bonnes nouvelles venues d’Ottawa.

Le Canada et les États-Unis sont parvenus in extremis à «un accord de principe, de concert avec le Mexique» pour réformer le traité de libre-échange qui lie 500 millions de Nord-Américains depuis 1994.

Cette information a fait passer au second plan la décevante enquête «Tankan» publiée lundi par la Banque du Japon (BoJ): la confiance des grandes entreprises manufacturières a accusé au troisième trimestre son troisième recul d’affilée, une série négative inédite depuis la crise financière de 2008.

En cause, selon les économistes, la politique protectionniste du président américain Donald Trump et la série de catastrophes naturelles qui ont frappé cet été la troisième économie du monde.

Sur le front des valeurs, le secteur des semi-conducteurs s’est distingué, porté par l’annonce d’investissements par le géant américain Intel: Screen Holdings a bondi de 4,51% à 6.940 yens, Advantest de 2,50% à 2.453 yens et Tokyo Electron de 2,21% à 15.955 yens.

Dans les technologies toujours, Panasonic a avancé de 0,90% à 1.335 yens, et Nintendo de 1,39% à 42.040 yens.

L’automobile a au contraire terminé dans le rouge, pâtissant de prises de bénéfices. Les constructeurs avaient profité la semaine dernière de l’annonce de la suspension de taxes automobiles pendant la durée des négociations commerciales entre Tokyo et Washington.

Toyota a cédé 0,49% à 7.060 yens et Nissan 1,12% à 1.051,5 yens, tandis que Subaru a lâché 2,09% à 3.407 yens, après la découverte de nouvelles falsifications dans les inspections de véhicules.

A lire aussi...