La Bourse de New York a fini en hausse mercredi à l'issue d'une séance en dents de scie, après cinq jours consécutifs de baisse, alors que la Fed a annoncé un relèvement de ses taux d'intérêt conforme aux attentes du marché. La Réserve fédérale américaine a relevé pour la première fois depuis 1994 ses taux d'intérêt de 75 points de base, dans une fourchette comprise entre 1,50 à 1,75, et a révisé à la baisse ses perspectives économiques et à la hausse ses perspectives d’inflation.

Le président de la banque centrale, Jerome Powell, a déclaré en conférence de presse qu'une hausse des taux d'intérêt de 50 ou 75 points de base devrait être actée en juillet, mais qu'une hausse de 75 points de base ne devrait pas devenir la norme, ce qui a sans doute contribué à rassurer les investisseurs comme en témoigne le rebond des marchés actions et obligataires hier. Le rendement à 2 ans a terminé en baisse de 20 bps à 3,23%, tandis que le rendement à 10 ans a terminé en baisse de 16 bps à 3,32%.

Tous les secteurs du S&P 500, sauf l'énergie (-2,1%), ont repris des couleurs, les dépenses de consommation non-essentielles en tête (+3,0%), suivi du secteur de la communication (+2,4%) et de l'immobilier (+2,3%). Le secteur de l'énergie a été touché par la baisse des prix du pétrole (-3,1 %) et par les reproches adressés aux principales compagnies pétrolières par Joe Biden, qui a déclaré que des marges de raffinage bien supérieures à la normale «en temps de guerre» n'étaient pas acceptables.

Prévision du cours du S&P 500

Le rebond de Wall Street a permis au S&P 500 de former une figure en «spinning top» mercredi, une figure d’indécision. Comme en fin janvier, cette figure pourrait précéder un rebond des marchés américains à court terme, d’autant plus que le momentum baissier semble particulièrement excessif comme en en témoigne le RSI journalier.

La configuration technique semble tourner en faveur des achats à court terme, mais il sera préférable d’attendre une clôture journalière au-dessus de l’ancien support à 3810 points pour anticiper un rebond.

Néanmoins, les perspectives de fond restent baissières en dessous de la moyenne mobile à 200 séances et compte tenu du risque grandissant de récession des deux côtés de l’Atlantique et des resserrements monétaires très rapides des banques centrales. Cet environnement est généralement un piètre cocktail pour les actifs financiers et particulièrement pour les actifs les plus risqués, et justifie une correction de plus de 20% du S&P 500.

Il ne serait donc pas surprenant de voir le S&P 500 enfoncer son plus bas de 3700 points et revenir tester son sommet pré-pandémique à 3400 points dans les prochains mois.