Le Nikkei 225 se stabilise sous une résistance importante à 38 200 points
La Bourse japonaise a démarré la semaine sur une note positive, portée par une accalmie dans les tensions commerciales entre les États-Unis et l’Union européenne ce week-end. Dimanche, le président américain a annoncé le report au 9 juillet de l’imposition de droits de douane de 50% sur une liste de produits européens, une menace brandie seulement quelques jours auparavant. Ce répit a offert un soutien aux indices boursiers, dont le Nikkei 225. L’indice phare japonais a progressé de 1,0% lundi, marquant une deuxième séance consécutive de hausse et récupérant une partie des pertes enregistrées la semaine dernière, où il avait reculé de 1,6% en raison des incertitudes commerciales.
Techniquement, le Nikkei 225 a franchi mi-avril le premier objectif haussier à 34’000 points, et se stabilise désormais depuis une dizaine de jours sous le sommet de mars à 38’200 points, proche de notre second objectif technique à 39’000 points. Les perspectives sont techniquement haussières et un dépassement de ce seuil renforcerait les perspectives puisque l’indice formerait une figure en «tête et épaules inversées». Un franchissement de l’oblique baissière passant par le record de l’année dernière à 42’500 points et le plus haut de l’année à 40’500 points renforcerait davantage les perspectives haussières et le scénario d’une nouvelle impulsion haussière majeure du Nikkei.
Graphique journalier du cours du Nikkei 225 - niveaux clés
Les tensions commerciales et la rhétorique de la Banque du Japon seront clés
L’évolution de la Bourse japonaise au cours des prochains mois dépendra principalement de deux dynamiques clés: les tensions commerciales mondiales et la rhétorique de la Banque du Japon (BoJ). Sur le front commercial, une intensification des frictions, notamment entre les États-Unis, la Chine et l’UE, pourrait dégrader les perspectives économiques globales. Selon le Fonds monétaire international, une hausse de 10% des tarifs douaniers mondiaux pourrait réduire la croissance du PIB japonais de 0,5% d’ici 2026, un scénario défavorable pour les actifs risqués comme les actions japonaises. Une telle incertitude pèserait surtout sur les exportateurs nippons, dont Toyota et Sony, qui représentent environ 25% de la capitalisation du Nikkei 225.
Du côté de la Banque du Japon, la politique monétaire reste un facteur déterminant. La BoJ maintient son taux directeur à 0,25%, mais les récentes déclarations de son gouverneur, Kazuo Ueda, suggèrent une possible normalisation progressive cette année étant donné la réaccélération de l’inflation au cours des récents mois. Une rhétorique plus hawkish renforcerait le yen, ce qui pénaliserait les marges des exportateurs japonais, tout en exerçant une pression à la hausse sur les rendements des obligations d’État japonaises à 10 ans, ce qui renchérirait le coût d’emprunt des entreprises.
Par ailleurs, la réduction de l’écart de taux avec les obligations américaines, dont les rendements à 10 ans flirtent avec 4,5%, fragilise le «carry trade». Ce mécanisme, qui consiste à emprunter en yen à bas coût pour investir dans des actifs à haut rendement, a déjà montré des signes de tension lors du sell-off d’août 2024, lorsque le Nikkei avait perdu 12% en une semaine. Les spéculateurs, détenant des positions courtes sur le yen à hauteur de 10 milliards de dollars selon la Commodity Futures Trading Commission, pourraient amplifier la volatilité en cas de débouclage massif.
Entrée | Achat au-dessus de 38’500 points |
Objectif | 42’500, puis 45’000 points |
Stop | 37’000 points |
Ratio risque/rendement | >1 |