Les bourses mondiales saluent mardi le ralentissement de l’inflation américaine en avril, toutefois sans euphorie dans un marché prudent face à l’incertitude de la politique économique de Donald Trump.

A Wall Street, vers 15H55 GMT, l’indice élargi S&P 500 prenait 0,82% et effaçait ses pertes depuis le 1er janvier, affichant à ce stade une légère progression d’environ 0,15% depuis le début de l’année. Le Nasdaq, dont la composition est dominée par le secteur technologique, gagnait 1,53%. En revanche, le Dow Jones cédait 0,38%.

En Europe, la Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,30%, Francfort a gagné 0,31% et Milan 0,39%. La place de Londres a quant à elle terminé stable (-0,02%). A Zurich, le SMI a cédé 0,44%.

L’indice des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis a légèrement ralenti en avril, revenant à +2,3% sur un an, alors que les analystes du consensus MarketWatch prévoyaient qu’il affiche une hausse de 2,4% comme en mars.

Cet indice d’inflation pour avril était attendu par les investisseurs, ce mois ayant vu entrer en vigueur les hausses de droits de douane imposées par M. Trump.

«Les droits de douane ne sont pas apparus comme un facteur déterminant de l’inflation le mois dernier, car les distributeurs vendent peut-être les stocks qu’ils ont commandés à l’avance pour essayer d’anticiper les droits de douane», a commenté Kathleen Brooks, directrice de la recherche économique chez XTB.

«Dans l’ensemble, ce rapport sur l’inflation est une bonne nouvelle et il fait écho à la dernière réunion de la banque centrale américaine (Fed) la semaine passée, après que son président, Jerome Powell, a mis en garde contre un risque d’inflation et de hausse du chômage plus élevés face aux droits de douane», a souligné Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM.

«Finalement, avec une inflation plus faible qu’attendu, cela desserre une des deux contraintes qui pèsent sur la Fed pour baisser ses taux cette année et l’enjeu est de savoir si elle pourra le faire plusieurs fois dans l’année», a-t-il poursuivi.

Depuis décembre, la Fed laisse ses taux dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%, faute de pouvoir prévoir où va l’économie américaine face à la tempête douanière déclenchée par le président Trump.

Par ailleurs, sur le marché des changes, «l’euro se redresse face à cet effet Fed», a ajouté M. Ielpo. Vers 15H55 GMT, la monnaie unique européenne prenait 0,80% face au billet vert, à 1,1175 dollar pour un euro.

Le pétrole, qui est libellé dans la monnaie américaine, devient techniquement moins cher pour les autres pays lorsque le billet vert baisse. Le cours du baril de Brent de la mer du Nord prenait ainsi 1,96% à 66,23 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, gagnait 2,23% à 63,33 dollars.

En revanche, malgré le ralentissement de l’inflation américaine et les anticipations du marché quant à un desserrement des conditions de financement aux Etats-Unis, les taux d’intérêt auxquels ce pays emprunte sur le marché obligataire à long terme ne se sont pas détendus.

Le taux d’intérêt des emprunts américains à dix ans passait même de 4,47% à la clôture lundi à 4,49% vers 15H55 GMT.

«Le rétropédalage des Etats-Unis face à la Chine dans cette guerre commerciale ouvre un doute dans l’esprit du marché sur la façon dont Donald Trump va pouvoir financer sa politique de baisse des impôts sur les sociétés», a noté M. Ielpo.

«Les droits de douane jouent un rôle d’impôt, soit de recette fiscale. Face au manque de visibilité sur la façon dont Trump compte faire passer l’impôt sur les sociétés de 21% à 15%, les taux restent sous tension», a expliqué l’économiste.

Coinbase s’envole

La plateforme d’échange de cryptomonnaies Coinbase s’envolait de plus de 20% à Wall Street, après l’annonce de son entrée au sein de l’indice S&P 500 dès lundi prochain.

Par ailleurs, le bitcoin reculait de 2,02% à 103.613 dollars.

Hertz dégringole

La société américaine de location de véhicules Hertz voyait son titre dévisser de 12,71% à Wall Street alors que ses résultats au premier trimestre ressortis en dessous des attentes du marché.