Les marchés européens plongent face à la spéculation et l’incertitude

AWP

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Paris, Francfort et Londres, qui lâchent respectivement 2,02%, 2,08% et 1,82%, affichent leur plus mauvaise performance hebdomadaire depuis l’élection présidentielle US début novembre.

Les marchés mondiaux chutaient vendredi, les principaux indices européens déplorant à la clôture leur pire semaine en trois mois, au terme d’une semaine où de puissants mouvements spéculatifs ont agité les Bourses.

Paris, qui a lâché 2,02% vendredi, Francfort (-2,08%) et Londres (-1,82%) ont affiché leur plus mauvaise performance hebdomadaire depuis l’élection présidentielle américaine début novembre, avec des baisses respectives de 2,88%, 3,18% et 4,30%. A Zurich, le SMI a cédé 2,38%.

A la mi-séance à Wall Street, vers 17H20 GMT, l’indice Dow Jones à Wall Street perdait 1,31%, le Nasdaq 0,98% et le S&P 500 1,23%.

En pleine pandémie, mais sans lien avec la crise sanitaire, une fièvre spéculative s’est saisie des investisseurs cette semaine. A l’origine, une chaîne de magasins de jeux vidéo cotée à Wall Street, Gamestop. 

Son titre a brutalement progressé en fin de semaine dernière quand une armée d’investisseurs amateurs, utilisant un forum du site Reddit, a décidé d’acheter massivement l’action.

Ces boursicoteurs se sont lancés dans une bataille contre des grands fonds d’investissement, qui avaient au contraire parié à la baisse sur le titre, déstabilisant in fine l’ensemble du marché.

«Si ce choc semble anecdotique, il réveille les craintes d’exubérance du marché», souligne Natixis.

Le gendarme de Wall Street a dit vendredi «surveiller et évaluer» la situation.

Après avoir été rassurés jeudi par le fait que plusieurs plateformes de trading ont imposé des restrictions sur certaines actions, les investisseurs craignaient vendredi un retour de la volatilité après l’annonce d’une reprise limitée des achats de ces titres. Gamestop s’envolait encore de 78% à la mi-séance vendredi et de 427% sur la semaine.

Outre ce dossier chaud, l’incertitude restait forte autour de l’approvisionnement en vaccins anti-Covid.

Bruxelles a adopté vendredi un mécanisme permettant de contrôler les exportations hors de l’UE des vaccins qui y sont produits. Cette décision a été prise en raison des retards de livraisons de vaccins du laboratoire AstraZeneca, approuvé vendredi par le régulateur européen.

Face à la pénurie de vaccins, le géant suisse Novartis va aider à la production du vaccin de Pfizer et BioNTech. L’américain Johnson & Johnson a lui annoncé que son vaccin était efficace à 66%.

Côté macroéconomie, la pandémie a fait plonger le PIB français de 8,3% en 2020 et celui de l’Espagne de 11%. Le PIB allemand a lui faiblement progressé, de 0,1% au quatrième trimestre.

Et la perspective d’une reprise immédiate semble bien mince. «Il y a peu d’espoir que la croissance au premier trimestre 2021 soit impressionnante» vu les restrictions, note David Madden, analyste pour CMC Markets UK.

Aux Etats-Unis en revanche, l’activité manufacturière de la région de Chicago a grimpé en janvier au plus haut depuis juillet 2018, les revenus des ménages ont de nouveau augmenté en décembre, et les promesses de ventes de logements ont bondi.

Marston’s s’envole 

La chaîne britannique de pubs (+10,03% à 82,30 pence) a reçu une proposition de rachat du fonds d’investissement Platinum Equity Advisors. La société, qui souffre comme l’ensemble du secteur des restrictions liées à la pandémie, indique qu’elle va évaluer l’offre.

Varta et Evotec replongent 

Outre-Rhin, le fabricant de piles et chargeurs Varta (-18,81% à 147,20 euros) et le chercheur en médicaments Evotec (-12,33% à 32,50 euros) ont plongé, après avoir profité ces derniers jours d’un phénomène de rattrapage dans le sillage de la bataille autour de GameStop.

M6 s’envole, suivi de TF1 

Le groupe français de télévision et de radio, M6, a flambé (+5,41% à 14,02 euros) après des informations de l’agence Reuters indiquant que le groupe allemand Bertelsmann a proposé de vendre à Altice et Vivendi sa part de contrôle dans le groupe. Après la clôture, RTL Group, filiale de Bertelsmann, a pris acte des rumeurs.

Dans son sillage, TF1 est monté de 2,95% à 7,16 euros.

Du côté des devises et du pétrole 

Vers 17H20 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, dont c’est le dernier jour de cotation, gagnait 0,74% par rapport à la clôture de jeudi, à 55,94 dollars. 

Le baril américain de WTI pour le même mois s’appréciait de 0,27% à 52,48 dollars. 

Le billet vert perdait 0,18% face à la monnaie unique européenne, à 1,2146 dollar pour un euro.

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