Les bourses européennes ont terminé majoritairement dans le vert jeudi, dans une séance calme en l’absence des investisseurs américains en raison d’un jour férié, quand l’évolution des taux d’emprunt britanniques se calmait.
La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,51%, l’indice vedette de la Bourse de Londres, le FTSE 100, a pris 0,83% et Milan 0,59%. Francfort est restée à plat, glissant de 0,06% sur la séance.
Grégoire Kounowski, conseiller en investissement chez Norman K interrogé par l’AFP, évoque une séance avec «pas beaucoup d’acteurs et pas beaucoup de liquidités avec les Etats-Unis» absents, Wall Street donnant habituellement le «la» sur les autres places financières du globe.
Les marchés américains sont en effet fermés jeudi en raison d’une journée de deuil national pour les funérailles de l’ancien président Jimmy Carter.
Pour l’expert, la «vraie» séance devrait être celle de vendredi, avec le retour des investisseurs américains, mais surtout avec la publication de statistiques sur l’emploi aux Etats-Unis en décembre, susceptible d’orienter les anticipations sur la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Sur le marché obligataire, «les rendements des obligations britanniques se sont stabilisés après la forte vente du début de la semaine, bien qu’il faille noter (...) que les rendements restent à des niveaux élevés», explique Kathleen Brooks, analyste de XTB.
Le taux d’emprunt des obligations britanniques à 30 ans s’établissait à 5,36% vers 17H00 GMT, après avoir enregistré un sommet depuis 1998. Les rendements des emprunts à 10 ans de l’Etat britannique ont quant à eux touché leur plus haut niveau depuis 2008 avant de se stabiliser autour de 4,66% vers 17H00 GMT.
La récente flambée des taux est «principalement due aux nouvelles en provenance des États-Unis», explique Matthew Amis, directeur des investissements de Abrd.
Mercredi, le média américain CNN a affirmé que le président élu Donald Trump, dont l’investiture est programmée le 20 janvier, envisagerait une déclaration d’urgence économique nationale lui offrant le cadre juridique nécessaire pour mettre rapidement en place des droits de douane sur les produits entrant aux États-Unis.
«Les marchés ont (intégré) que Donald Trump ira au bout de ses idées» et donc de son programme perçu comme très inflationniste, explique M. Kounowski.
Sur le marché des changes, la livre baissait de 0,49% face à la devise américaine à 1,2302 dollar pour une livre vers 17h10 GMT.
Les distributeurs britanniques sanctionnés
Les compagnies européennes de transports maritimes ont chuté en Bourse en Europe, l’arrêt de la grève des dockers américains ayant douché leurs espoirs que les compagnies du Vieux continent n’en profitent pour grappiller des parts de marchés.
Les syndicats des dockers et de leurs employeurs ont annoncé mercredi qu’ils étaient parvenus à un accord de dernière minute sur un nouveau contrat de travail, évitant ainsi une nouvelle grève.
Cet accord de principe leur permet de poursuivre leurs activités dans le cadre du contrat actuel jusqu’à ce que les deux parties se prononcent sur un accord définitif, évitant ainsi le recours à la grève avant la date limite du 15 janvier.
Le Danois Maersk a perdu plus de 5% à la Bourse de Copenhague et l’Allemand Hapag-Lloyd a lâché 8,60% à Francfort. Le groupe suisse de transport et logistique Kuehne+Nagel a quant à lui glissé de 2,12% à la Bourse suisse.
Les cours du pétrole sont en petite hausse jeudi, portés par la vague de froid aux États-Unis et des interrogations sur l’approvisionnement russe.
Vers 17h00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord prenait 1,03% à 76,95 dollars et son équivalent américain, le West Texas Intermediate, augmentait de 0,96% à 74,03 dollars.
Le bitcoin lâchait 1,14% à 93’383 dollars.
Baisse de pression pour le gaz naturel
Côté gaz naturel, le contrat à terme du gaz européen perdait 0,67% à 45,25 euros le mégawattheure (MWh) vers 17H00 GMT peu après avoir glissé sous la barre des 45 euros pour la première fois depuis fin décembre.
Le marché continue de «réduire les risques après une hausse antérieure consécutive à l’arrêt du transit du gaz ukrainien», commentent les analystes de Natixis.