Les marchés européens limitent leurs pertes après la Fed

AWP

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Paris (+0,20%) et Francfort (+0,11%) effacent leurs pertes du début de séance alors que Milan (-0,21%) et Londres (-0,44%) restent en territoire négatif. Zurich à plus de 12’000 points.

Les bourses européennes ont terminé en ordre dispersé jeudi, hésitant sur les leçons à tirer de la réunion de la Réserve fédérale (Fed) la veille, qui divisait encore davantage les indices américains.

Les marchés européens ont fini sur une note contrastée, Paris (+0,20%) et Francfort (+0,11%) réussissant à effacer leurs pertes du début de séance quand Milan (-0,21%) et Londres (-0,44%) sont restés en territoire négatif. A Zurich, le SMI a gagné 0,24%, terminant pour la première fois de son histoire au-dessus de la barre des 12’000 points. 

Wall Street, qui avait fini dans le rouge après la réunion de la Fed la veille, peinait également à afficher une direction claire: vers 16H25 GMT, le Dow Jones reculait de 0,79%, le S&P 500 cédait 0,17% tandis que le Nasdaq gagnait 0,78%.

«Les membres du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) prennent acte d’une inflation plus élevée que prévu et ont avancé à 2023 leurs prévisions d’un relèvement des taux directeurs», résume Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.

Si les responsables de la Banque centrale américaine (Fed) n’ont, sans surprise, acté aucun changement immédiat de politique monétaire mercredi, une majorité de ses membres a estimé que les taux directeurs devraient être relevés deux fois d’ici à la fin 2023 pour compenser la reprise de la croissance américaine.

La Fed a ainsi rehaussé ses prévisions de croissance et d’inflation pour 2021, prévoyant un PIB en hausse de 7,0% en 2021 et une hausse des prix qui devrait atteindre 3,4% cette année, avant de se stabiliser autour de 2% à partir de 2022.

Mais «la réalité reste que la Fed est loin de retirer ses mesures de soutien, elle ne fait que préparer le terrain à une réduction progressive» de ces dernières, avance Michael Hewson, analyste en chef au sein de CMC Markets UK.

La Banque centrale américaine continue donc d’acheter «120 milliards de dollars d’obligations par mois, bien que ce montant soit susceptible de commencer à baisser progressivement d’ici la fin de l’année», ajoute M. Hewson.

Le président de la Banque centrale américaine, Jerome Powell, a toutefois refusé d’avancer une ébauche de calendrier pour la réduction du soutien de l’institution, jugeant cela «prématuré».

Côté indicateurs, l’activité manufacturière dans la région de Philadelphie a encore ralenti en juin, mais la tendance générale reste bonne avec des attentes pour les six mois à venir au plus haut en près de 30 ans.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont quant à elles augmenté la semaine dernière aux États-Unis pour repasser au-dessus de la barre des 400.000 demandes, contredisant les attentes des analystes.

Les bancaires au beau fixe 

La progression des rendements obligataires qui a suivi la révision à la hausse des anticipations d’inflation de la Fed a profité en premier lieu aux valeurs bancaires. A Paris, BNP Paribas est monté de 1,02% à 56,31 euros, Société Générale de 0,99% à 25,89 euros et Crédit Agricole de 0,38% à 12,30 euros. 

A Londres, Barclays a progressé de 0,96% à 178,82 pence et HSBC de 0,31% à 439,40 pence.

Les minières souffrent 

La Chine va puiser dans ses réserves nationales et mettre sur le marché des métaux pour atténuer la flambée des prix des matières premières.

A Londres, les valeurs minières, telles que Antofagasta (-2,24% à 1.421,50 pence), BHP (-3,26% à 2.059,50 pence) et Anglo American (-3,41% à 2862,50 pence), ont pesé sur l’indice.

A Paris, ArcelorMittal a fini en queue du CAC 40 (-3,45% à 24,36 euros).

Curevac dans la tourmente 

Le laboratoire allemand, coté sur le Nasdaq, voyait son cours presque divisé par deux (-39,94% à 56,93 dollar) après la publication de données provisoires d’une étude clinique, qui donnent une efficacité de seulement 47% pour son vaccin contre le Covid-19. 

Du côté du pétrole, de l’euro et du bitcoin 

Les prix du pétrole accentuaient leurs pertes, entravés par la vigueur du dollar qui bénéficiait des annonces de la Fed.

Vers 16H25 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août perdait 2,62% à 72,44 dollars à Londres.

A New York, le baril de WTI pour le mois de juillet lâchait 2,66% à 70,23 dollars. 

Le dollar gagnait 0,72% face à l’euro, à 1,1909 dollar, un plus haut depuis mi-avril pour le billet vert.

Le bitcoin prenait 0,9% à 38.879 dollars. 

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