Les marchés européens en baisse après les chiffres du chômage aux Etats-Unis

AWP

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Paris clôture en retrait de 0,63% et Francfort de 0,65%. Milan fléchit de 0,26% et Londres de 0,11%. Les places du Vieux Continent ont toutefois préservé des gains à l’échelle de la semaine.

Les marchés boursiers reculaient après l’annonce de chiffres de l’emploi meilleurs que prévu aux Etats-Unis, ce dynamisme faisant craindre que la banque centrale américaine ne relève encore fortement ses taux pour lutter contre l’inflation.

Les bourses européennes ont terminé dans le rouge, après avoir longtemps oscillé autour de l’équilibre. Paris a perdu 0,63% et Francfort 0,65%. Milan a baissé de 0,26% et Londres de 0,11%. Les places européennes ont toutefois préservé des gains à l’échelle de la semaine. A Zurich, le SMI a cédé 0,71% vendredi et 0,2% sur la semaine.

De l’autre côté de l’Atlantique, la Bourse de New York reculait aussi vers 16H00 GMT: le Dow Jones perdait 0,30%, l’indice élargi S&P 500 0,63% et le Nasdaq, à forte coloration technologique, 1,02%.

Le marché de l’emploi a fortement progressé en juillet aux Etats-Unis, reflétant un dynamisme inattendu de l’économie américaine qui risque, aux yeux des marchés, de conforter la banque centrale américaine (Fed) dans sa politique de forte hausse de ses taux directeurs pour lutter contre la surchauffe des prix.

Le taux de chômage a reculé de 0,1 point et est tombé à 3,5%, retrouvant son niveau d’avant la pandémie, qui était le plus bas en 50 ans, a annoncé vendredi le département du Travail.

«Ce sont de très bonnes nouvelles économiques qui ont été plutôt mal prises par les marchés, alors que les investisseurs s’étaient fait à l’idée d’une atténuation prochaine de la politique de resserrement monétaire de la Fed», explique Frédéric Rollin, spécialiste de l’investissement chez Pictet.

En juillet, 528’000 emplois ont été créés, soit «le double du consensus» établi en amont, souligne pour sa part Alexandre Baradez, analyste d’IG France selon qui «même en temps normal (ces chiffres) seraient excellents, d’autant plus qu’ils arrivent dans un marché du travail déjà extrêmement tendu, favorisant la perspective de hausses de salaires».

«L’inflexion de la politique de la Fed attendue par les marchés en devient d’autant plus difficile à justifier», développe Frédéric Rollin, «dans un marché de l’emploi fort où la hausse des salaires risque d’alimenter l’inflation persistante».

La réaction du marché des actions, d’abord épidermique, s’est atténuée depuis 12H30 GMT. Le marché obligataire portait plus nettement les stigmates du regain d’inquiétude des investisseurs, particulièrement du côté du rendement à deux ans américain.

Celui-ci connaissait une forte hausse à 3,24% vers 16H00 GMT (+19,7 points de base), indiquant que les investisseurs anticipent désormais de fortes hausses des taux directeurs de la Fed.

«Ce rapport éloigne les craintes de récession mais remet les craintes d’un durcissement monétaire» au premier plan, observe Alexandre Baradez, analyste d’IG France.

Le dollar grimpait face aux autres devises vers 16H00 GMT. L’euro perdait ainsi 0,72% à 1,0172 dollar et la Livre 0,79%, à 1,2065 dollar.

En baisse de plus de 8% depuis le début de la semaine, les prix du pétrole repartaient à la hausse vers 16H00 GMT. De bonne augure concernant l’inflation, le cours du baril américain de WTI demeurait encore sous la barre des 90 dollars, à son niveau d’avant l’invasion russe de l’Ukraine.

Vers 16H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, prenait 1,72% à 95,72 dollars et celui de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre montait de 1,60% à 89,98 dollars.

La «tech» souffre de la hausse des taux

Meta (Facebook) perdait 2,18% vers 16H00 GMT à New-York après avoir annoncé son intention de lancer un emprunt et d’avoir, pour la première fois de son histoire, recours à l’endettement pour se développer.

Au-delà des actualités d’entreprises, la tendance de la tech dans le monde était nettement à la baisse. Teleperformance, géant français du service client externalisé, a terminé en queue de fil au CAC 40 à -6,25%.

Le géant suédois Spotify perdait 4,10% à Wall Street et Deliveroo est tombé de 4,20% à Londres.

La pub en bas de l’affiche

Le géant britannique de la publicité WPP baissait de 6,63% à Londres vers 13H50 GMT, après avoir annoncé un bénéfice net en petite hausse de 2%, mais des marges en baisse au premier semestre.

Dans son sillage, Publicis a reculé de 3,84%, JCDecaux de 2,10% à Paris. A Francfort, Stroeer SE & Co a perdu 3,84%.

Du côté des cryptomonnaies

Le bitcoin prenait 2,26% à 23.021 dollars vers 16H00 GMT.

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