Les bourses mondiales divergent mercredi, l’Europe se montrant inquiète quant aux défis économiques et politiques à venir et les Etats-Unis profitant encore de l’élection de Donald Trump, qui pousse d’ailleurs le bitcoin jusqu’à de nouveaux sommets.
Les indices des places européennes ont terminé sans direction claire: la Bourse de Paris a clôturé en baisse de 0,14%, Francfort a perdu 0,16%, quand Londres a gagné quelque 0,06% et Milan s’est octroyé 0,30%. A Zurich, le SMI a cédé 0,07%.
Outre Atlantique, le Dow Jones prenait 0,38%, l’indice Nasdaq 0,04% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,23% vers 17H00 GMT, Wall Street se montrant plutôt rassurée par un indicateur américain d’inflation conforme aux attentes, qui témoigne d’une accélération des prix mais dans des proportions contenues.
«Les investisseurs mondiaux privilégient clairement les entreprises américaines et déplacent leurs capitaux des autres bourses vers New York», observe Konstantin Oldenburger de CMC Markets.
«On est dans le paroxysme du rejet de l’Europe au profit des Etats-Unis» sur les marchés boursiers, insiste également David Kruk, responsable du trading de La Financière de l’Échiquier interrogé par l’AFP.
Il mentionne notamment «un sentiment très noir sur l’Europe», en proie à de nombreuses incertitudes politiques comme économiques en comparaison avec une économie américaine résiliente, et un «positionnement sur les actions européennes très faible».
A cela s’ajoute l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. «L’économie déjà fragile de la zone euro est confrontée à de nouveaux défis potentiels, les droits de douane américains sur ses exportations pouvant atteindre 10 à 20%», rappelle Fawad Razaqzada, analyste marchés chez City Index
Le président élu américain a même promis d’aller jusqu’à 60% pour la Chine, ce qui ne devrait pas arranger la situation de la deuxième économie mondiale, atone depuis plusieurs mois, et dont dépendent de nombreuses entreprises européennes.
«Tous les grands secteurs d’activité comme le luxe et l’automobile sont mis à mal», résume David Kruk.
Aux Etats-Unis, M. Kruk constate un marché avec «moins de volatilité», donc «plus sain», l’effet Trump retombant un peu après les «mouvements extraordinaires» enregistrés à Wall Street ces derniers jours.
Seul risque dans le collimateur des investisseurs: l’inflation a rebondi en octobre aux Etats-Unis, pour la première fois depuis le mois de mars, à +2,6% sur un an contre +2,4% en septembre.
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans atteignait 4,41%, contre 4,43% mardi en clôture.
Le billet vert prenait quant à lui 0,52% face à la monnaie unique, à 1,0567 dollar pour un euro vers 17H00 GMT.
Le bitcoin vole de record en record
Le bitcoin a franchi mercredi le seuil des 90.000 dollars pour la première fois de son histoire, le secteur des cryptomonnaies anticipant une législation plus souple et des politiques économiques qui lui seraient favorables sous la future administration Trump.
«Les secteurs liés à la dérégularisation» ont été électrisés par la victoire du candidat républicain, souligne David Kruk. Le bitcoin a même brièvement dépassé 93.000 dollars mercredi.
La plus importante cryptomonnaie par la capitalisation prenait 4,82% à 92.585 dollars vers 17H00 GMT.
Siemens Energy turbine
L’énergéticien Siemens Energy (+18,95% à Francfort en clôture) a renoué avec les bénéfices sur son exercice 2023/2024 décalé et a relevé ses prévisions à moyen terme, malgré les incertitudes du côté des énergies renouvelables aux États-Unis après l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche.
Le cours de l’action du groupe, à un plus haut historique, a été multiplié par six depuis son plus bas, à près de 7 euros, en octobre 2023.
Son résultat annuel avant éléments exceptionnels a atteint 345 millions d’euros, après une perte de 2,8 milliards d’euros lors de l’exercice précédent en raison des difficultés financières de sa filiale espagnole dans l’éolien Siemens Gamesa, en voie de résolution.
Le pétrole hésite
Les cours du pétrole hésitent mercredi entre des mesures de relance en Chine et une consommation atone dans le pays laissant présager un surplus de l’offre sur le marché dans les prochains mois.
Vers 17H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord prenait 0,34% à 72,14 dollars, et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) gagnait 0,23%, à 68,35 dollars.