Les marchés européens chutent face à un nouveau variant du COVID-19

AWP

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Les indices européens ont subi leurs pires séances depuis plus d’un an: Paris a chuté de 4,75%, Londres de 3,64%, Francfort de 4,15% et Madrid de 4,96%. En Suisse, l’indice vedette SMI a chuté de 2,01%.

Des actions au pétrole, les marchés mondiaux plongeaient vendredi, affolés par la découverte d’un nouveau variant du COVID-19 en Afrique du Sud.

Les indices européens ont subi leurs pires séances depuis plus d’un an: Paris a chuté de 4,75%, Londres de 3,64%, Francfort de 4,15% et Madrid de 4,96%. En Suisse, l’indice vedette SMI a chuté de 2,01%.

Pour Paris c’est même la pire séance depuis le 18 mars 2020, au moment de l’instauration du premier confinement en France. A Londres, un tel repli n’avait pas été enregistré depuis juin 2020.

La Bourse de New York, qui fermera à 18H00 GMT pour le pont de Thanksgiving, vacillait également: vers 17H00 GMT, le Dow Jones perdait 2,72%, l’indice élargi S&P500 2,24%. Le Nasdaq, à dominante technologique, cédait lui 2,10%.

Le repli a aussi touché les Bourses asiatiques et les cours du pétrole, fortement dépendants des anticipations de l’activité économique, qui perdaient plus de 10%.

Les pays européens, qui font déjà face à une cinquième vague de contaminations de Covid-19, commencent d’ores et déjà à prendre des mesures face à l’apparition d’un nouveau variant, détecté en Afrique du Sud.

Et l’Union européenne a recommandé vendredi aux Etats membres de suspendre les vols en provenance et à destination de l’Afrique australe, tandis qu’un cas a été identifié en Belgique, le premier en Europe.

Appelé pour le moment B.1.1.529, ce variant présente un potentiel de propagation très rapide, selon les scientifiques, qui ignorent à ce stade si les vaccins actuellement disponibles sont efficaces contre lui.

«Pour le moment, le plus inquiétant à propos de ce nouveau variant, c’est le peu que nous savons de lui, les premières indications indiquant qu’il pourrait être plus problématique que le variant Delta», souligne Craig Erlam, analyste chez Oanda.

«La plus grande crainte est qu’il soit résistant aux vaccins et qu’il constitue un revers massif pour les pays qui ont bénéficié de leur déploiement», poursuit-il.

Neil Shearing, économiste au sein du think tank Capital economics, souligne qu’une «leçon à tirer du variant Delta est qu’il est très difficile d’arrêter la propagation de nouveaux variants virulents».

Les investisseurs se sont tournés vers le marché obligataire, traditionnel refuge en période d’incertitudes, provoquant une nette baisse des rendements. L’emprunt souverain américain à 10 ans tombait à 1,50%, contre 1,64% à la clôture la veille.

Les monnaies refuges, comme le yen japonais ou le franc suisse, et l’or étaient également recherchés par les investisseurs soucieux de prendre un minimum de risques.

Les compagnies aériennes lâchées

Les titres des entreprises du secteur aérien, déjà éprouvés par la pandémie, buvaient la tasse avec les premières restrictions de voyages.

En Europe, IAG, maison mère de British Airways, a perdu 14,85% et Lufthansa 12,84%. L’avionneur Airbus s’est effondré de 11,49%, et le fabricant de moteurs d’avions Rolls-Royce de 11,62%. Le groupe hôtelier InterContinental a cédé 9,16%.

A Wall Street, American Airlines chutait de 12,73% et Delta Air Lines de 12,64%.

Les valeurs anti-Covid résistent mieux

La santé était évidemment recherchée : le géant français des laboratoires d’analyses Eurofins Scientific s’est envolé de 7,89%, à Paris, tandis que les fabricants de vaccins anti-Covid Moderna (+23,63%), Pfizer (+5,84%) bondissaient à New York.

Les entreprises technologiques résistaient également : France Teleperformance a avancé de 0,68%, à Wall Street, Zoom grimpait de 8,18%.

En Allemagne, le livreur de repas à domicile Delivery Hero a pris 2,86% et à Londres, le distributeur alimentaire en ligne Ocado s’est envolé de 4,57%.

Du côté du pétrole et des changes

Sur le marché du pétrole, le baril américain de WTI pour livraison en janvier lâchait 13% à 68,17 dollars à New York, à 17H00 GMT.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour le même mois reculait de 10,70% à 73,53 dollars.

Sur le marché des changes, le yen japonais était demandé: un dollar s’échangeait à 113,45 yens, contre 115,36 yens jeudi.

L’euro s’appréciait de son côté de 0,79% face au billet vert à 1,1298 dollar.

Le bitcoin, perçu comme un actif risqué par les investisseurs, s’effondrait de 7,59% à 54.380 dollars, un plus bas depuis début octobre.

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