Les actions européennes subissent le discours de Christine Lagarde

AWP

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Paris clôture en baisse de 1,54%, Francfort de 1,57%, Milan de 1,09% et Londres de 0,71%. A Zurich, le SMI cède 1,02%.

Les taux sur le marché obligataire bondissaient jeudi après une prise de parole plus ferme de la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde pour lutter contre l’inflation, tandis que Meta s’effondrait à Wall Street après ses résultats.

Le taux allemand à 10 ans, qui fait référence en Europe, est passé à 0,14%, contre 0,04% la veille, au plus haut depuis mars 2019. Le taux italien à même échéance s’est envolé de 21 points de base, passant à 1,64% contre 1,42% à la clôture la veille. 

Le taux américain était aussi entraîné (1,83% contre 1,76% la veille).

De l’autre côté, les marchés actions ont été pénalisés: Paris a perdu 1,54%, Francfort 1,57%, Milan 1,09% et Londres 0,71%. A Zurich, le SMI a cédé 1,02%. 

Dans le même temps, Wall Street évoluait aussi dans le rouge, notamment le Nasdaq (-2,75%), après les résultats mal accueillis de Meta (Facebook) et Spotify. Le S&P 500 reculait de 1,82%, le Dow Jones de 1,02%, vers 18H10 GMT.

Si la BCE a maintenu comme prévu ses taux directeurs inchangés à l’issue de la réunion, Christine Lagarde n’a plus repoussé formellement, contrairement à la dernière réunion en décembre, une hausse au cours de l’année.

«Au lieu de répéter sa déclaration de décembre selon laquelle une hausse des taux en 2022 était 'très improbable', elle a expliqué que le Conseil de la BCE examinerait en profondeur les causes de l’inflation élevée et leur impact sur les perspectives à moyen terme (...) lors de sa réunion du 10 mars», décrypte Holger Schmieding, analyste chez Berenberg.

«La question est maintenant de savoir jusqu’où les attentes [de relèvement de taux] iront, car il pourrait y avoir beaucoup de retard à rattraper», s’interroge Craig Erlam, analyste d’Oanda.

Les espoirs de la BCE de voir baisser progressivement l’inflation à partir de janvier ont été déçus, avec l’annonce mercredi d’une poussée de 5,1% en zone euro.

Après le relèvement, comme attendu, des taux directeurs de la Banque d’Angleterre de 0,25 point, à 0,5% jeudi, l’emprunt du Royaume-Uni à 10 ans est lui aussi monté, à 1,37%, contre 1,26% la veille. 

Meta s’effondre, toute la tech en souffrance 

Meta, la maison mère de Facebook et Instagram, qui veut se réinventer avec le métavers, a vu son bénéfice net baisser au quatrième trimestre et le nombre d’utilisateurs de ses plateformes stagner en fin d’année, un constat sans précédent. L’entreprise s’effondrait de 26,12% à New York, soit une perte de près de 200 milliards de dollars de capitalisation.

Dernier des Gafa à présenter ses résultats, jeudi après la clôture des marchés américains, l’action d’Amazon se tendait fortement (-6,95%).

Des prévisions décevantes faisaient aussi dévisser Spotify (-17,45%), faisant oublier un quatrième trimestre meilleur que prévu.

Les valeurs technologiques ont également plombé les indices européens, à l’image de Capgemini (-3,86%), Worldline (-4,53%), Dassault Systemes (-3,77%) Teleperfomance (-3,42%) à Paris ou SAP (-2,68%) et Infineon (-4,92%) à Francfort.

Ces entreprises sont de plus pénalisées par une hausse des taux obligataires, elle ont besoin de taux bas pour financer leurs croissance.

BT sanctionné 

L’opérateur télécoms britannique BT a dévissé de 5,14%, après avoir publié des résultats trimestriels toujours freinés par l’impact de la pandémie. Il a annoncé être en négociation avec Discovery, propriétaire d’Eurosport, pour grouper leurs offres de télévision sportive.

A contrario, les opérateurs ont salué les résultats trimestriels du géant britannique de la restauration collective Compass (+4,45%).

Nette hausse de l’euro 

L’euro grimpait de 1,18% à 1.1437 dollars vers 18H00 GMT, après les déclarations de Christine Lagarde. 

Les prix du pétrole se stabilisaient, au lendemain de l’annonce sans surprise de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) d’une nouvelle ouverture modeste des vannes.

Après l’envolée des derniers jours le cours du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril grappillait 0,32% à 89,77 dollars, et à New York, celui de WTI pour livraison en mars gagnait 0,28% à 88,52 dollars.

Le bitcoin cédait 0,40% à 36.780 dollars.

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