Les cours du pétrole baissaient légèrement mardi, hésitant entre les préoccupations quant à la demande en raison de craintes de récession, et les ruptures potentielles d’approvisionnement liées au conflit au Moyen-Orient.
Vers 10h30 GMT (11h30 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en avril, perdait 0,55% à 83,10 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mars, dont c’est le dernier jour de cotation, baissait de 0,35% à 78,91 dollars.
«Les inquiétudes géopolitiques actuelles (ne sont) pas en mesure de soutenir le marché», commentent les analystes d’Energi Danmark.
«Les craintes persistantes d’une nouvelle récession (ont) été ravivées par des chiffres clés décevants de la Chine et des États-Unis ces derniers temps», poursuivent-ils.
Pour relancer la croissance, la Chine compte sur davantage de prêts immobiliers: la banque centrale a abaissé mardi un taux de référence, dans l’espoir de stimuler le secteur immobilier sous pression sur fond de ralentissement économique.
Cependant, Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades, note que «l’ambiance sur les marchés est en train de changer après une période prolongée au cours de laquelle les préoccupations liées à la demande» occupaient le devant de la scène.
Après leur reprise de lundi, les prix du brut restent en effet proches de leurs plus haut depuis trois mois.
«La prime de risque reste un facteur décisif» pour les prix, abonde Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.
Le transport maritime dans les eaux stratégiques de la mer Rouge et le golfe d’Aden a été une nouvelle fois la cible d’attaques lundi, alors que l’Union européenne a annoncé sa propre mission de protection de la navigation dans la région.
Les rebelles houthis, qui contrôlent de vastes régions du Yémen, mènent depuis novembre des attaques contre des navires dans la région disant agir en solidarité avec les Palestiniens dans la bande de Gaza, où Israël mène une guerre sanglante contre le Hamas en représailles à l’attaque sans précédent du 7 octobre sur le sol israélien.
«Dans ce contexte, l’attention est une fois de plus attirée sur d’éventuelles ruptures d’approvisionnement alors que les Houthis au Yémen persistent à menacer la route de Suez», affirme M. Evangelista.
Si «les tensions géopolitiques persistent», «de nouvelles hausses potentielles des prix du pétrole» pourraient «se profil(er) à l’horizon», estime-t-il.