Le pétrole débute la semaine en repli

AWP

2 minutes de lecture

Lundi, vers 08h40, le Brent cédait 0,53% à 78,05 dollars, non sans avoir bondi vendredi soir de 2,54% à 78,47 dollars.

Les prix du pétrole se repliaient lundi, marquant une pause après avoir grimpé vendredi soir à leur plus haut niveau depuis deux mois. La légère détente du marché de l’emploi américain a rassuré les investisseurs, celle-ci éloignant les craintes que la banque centrale américaine n’en fasse trop sur les hausses de taux au point de faire caler l’économie.

Lundi, vers 08h40, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre cédait 0,53% à 78,05 dollars, non sans avoir bondi vendredi soir de 2,54% à 78,47 dollars. Quant aux 159 litres de l’équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en août, ils abandonnaient 0,77% à 73,29 dollars, après avoir décollé de 2,86% à 73,86 dollars avant la pause du week-end.

De l’avis des observateurs, la perspective d’un resserrement de l’offre mondiale l’emporte sur les inquiétudes concernant la hausse des taux d’intérêt qui pourrait freiner la croissance mondiale et la demande d’énergie. En début de semaine passée, l’Arabie saoudite a déclaré qu’elle prolongerait jusqu’en août la réduction de production de 1 million de barils par jour décidée en juillet, tandis que la Russie a déclaré qu’elle réduirait ses exportations de 500’000 barils par jour le mois prochain.

La production de pétrole au Kazakhstan, membre de l’Opep, a également chuté en raison de pannes d’électricité, obligeant le pays à importer de l’essence de Russie. Par ailleurs, les données de l’AIE ont montré que les stocks américains de pétrole brut et d’essence ont diminué plus que prévu la semaine dernière en raison d’une demande accrue.

Prudence de mise

Entre-temps, les investisseurs restent prudents, car les bonnes données sur l’emploi aux États-Unis ont renforcé les attentes d’un nouveau resserrement de la politique de la Réserve fédérale en juillet et d’autres grandes banques centrales devraient suivre le mouvement. La lenteur de la reprise post-pandémique en Chine, principal importateur de pétrole brut, continuait de peser sur le sentiment.

Revenant sur les données économiques américaines de la semaine dernière, Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, observe que «cela fait penser que la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait ne pas garder les taux d’intérêt hauts aussi longtemps qu’on ne l’anticipait ce qui allège l’impact que cela pourrait avoir sur la demande énergétique». Mais le marché pétrolier reste aussi préoccupé par les réductions persistantes de l’offre, ce qui a fait monter les cours.

«Les cours ont grimpé ces derniers temps en réponse à l’extension des coupes de production par l’Arabie Saoudite tandis qu’on observe une baisse des exportations russes», a ajouté M. Lipow, interrogé par l’AFP.

Les annonces de baisse de production de l’Arabie saoudite et la Russie sont intervenues simultanément avec une diminution continue des stocks américains de pétrole», a encore souligné l’analyste, alors que les réserves commerciales de brut aux Etats-Unis ont décru de 1,5 million de barils la semaine dernière après -9,6 millions de barils la semaine d’avant.

Face à ce qui apparaît comme un déficit de l’offre, de nombreux indicateurs économiques alimentent en même temps les craintes persistantes d’un affaiblissement de la demande. En Chine, l’activité dans les services a progressé en juin mais à l’un des rythmes les plus faibles de l’année, dernier signe d’essoufflement de la reprise post-Covid dans le pays.

Côté gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, se repliait également lundi matin, lâchant 0,34% à 33,37 euros le mégawattheure (MWh), continuant ainsi d’évoluer à un niveau inférieur au plus haut de deux mois de 42 euros le MWh atteint le 15 juin, mais nettement au-dessus du plus bas de deux ans de 23 euros affiché début juin. Les investisseurs évaluent les perspectives d’une offre ferme par rapport à une demande croissante.

A lire aussi...