Les cours du pétrole ont franchement reculé mercredi, plombés par la perspective d’une demande mondiale en berne et par les craintes d’une augmentation de la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+).
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, dont c’était le dernier jour de cotation, a perdu 1,76% à 63,12 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en juin, a dévissé de 3,66% à 58,21 dollars, soit son plus bas niveau en clôture depuis 2021.
«Les données économiques américaines de ce matin n’ont pas soutenu les prix (...) le marché du brut en a particulièrement souffert», commente auprès de l’AFP John Kilduff, d’Again Capital.
Alors que les cours évoluaient déjà à la baisse en début de séance, l’or noir a d’autant plus accusé le coup après l’annonce d’un recul du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis au premier trimestre, faisant craindre pour la demande de pétrole.
Première mesure trimestrielle du PIB américain depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, ces données étaient particulièrement attendues après des premiers mois chahutés par les droits de douane.
En rythme annualisé, mesure privilégiée par les États-Unis, le PIB s’est contracté de 0,3%, selon les données publiées mercredi par le ministère du Commerce, contre une croissance de 0,4% attendue par les analystes.
«Les perspectives économiques liées à ces droits de douane commencent enfin à se concrétiser et elles sont très préjudiciables», observe M. Kilduff.
L’or noir chutait déjà en début de séance, les investisseurs craignant que les répercussions de la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis se fassent sentir rapidement sur l’économie mondiale et la demande d’or noir.
Actuellement, la majorité des importations de produits finis chinois aux Etats-Unis subissent toujours 145% de droits de douane tandis que les produits américains entrant en Chine sont taxés à hauteur de 125%.
Les deux premières économies mondiales étant aussi les deux principales consommatrices de pétrole, les anticipations sur la demande d’or noir sont fortement plombées par cette guerre commerciale.
Par ailleurs, les investisseurs craignent «une augmentation plus forte que prévu de la production de pétrole de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+)», affirme Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management.
Depuis le mois d’avril, le cartel réintroduit des barils supplémentaires sur le marché, mais à un rythme plus rapide qu’initialement planifié, ce qui a contribué à faire baisser les cours de l’or noir.
Le groupe devrait dévoiler son plan de production pour le mois de juin le 5 mai.