Le gaz naturel européen dépasse brièvement 300 euros le MWh

AWP

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Après être monté à 302,995 euros le MWh, le contrat à terme du TTF néerlandais évoluait à 292,150 euros, vers 18h, poussé depuis plusieurs séances en raison des suspensions d’approvisionnement russe à venir.

Le prix du gaz naturel a dépassé brièvement mercredi les 300 euros le mégawattheure (MWh), un niveau plus vu depuis le record historique enregistré début mars, au début de l’invasion russe de l’Ukraine.

Après être monté à 302,995 euros le MWh, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen du gaz naturel, évoluait à 292,150 euros le MWh, vers 16h00 GMT (18h00 à Paris), poussé depuis plusieurs séances en raison des suspensions d’approvisionnement russe à venir.

Vendredi, le géant gazier russe Gazprom a annoncé une suspension complète de l’approvisionnement en gaz via Nord Stream 1 pour une période de trois jours, du 31 août au 2 septembre, pour des raisons de «maintenance».

Les prix ont également été soutenus par les conditions climatiques en Europe, entre sécheresses et vagues de chaleur, «ce qui a entraîné une augmentation de la demande d’énergie pour le refroidissement de l’air», expliquent les analystes de Société Générale.

Ils citent également parmi les facteurs haussiers l’effort des nations européennes de reconstituer leurs stocks de gaz naturel avant l’hiver, une entreprise d’autant plus ambitieuse «avec des flux de gaz toujours faibles à travers le gazoduc principal alimentant l’Europe occidentale».

Depuis le début de l’année, le prix du TTF a explosé et été multiplié par quatre (+315%). Le 7 mars, le contrat avait atteint un niveau record à 345 euros le MWh.

La récente flambée des cours a également provoqué un envol des prix de l’électricité pour l’année prochaine en France comme en Allemagne, sans atteindre les records historiques atteints plus tôt dans la semaine.

Vents contraires sur le pétrole

Les prix du pétrole hésitaient quant à eux après la publication hebdomadaire de l’état des stocks de brut et d’essence par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).

Le baril de Brent de la mer du Nord, référence du brut en Europe, pour livraison en octobre, grappillait 0,27% à 100,53 dollars, renouant avec des prix à trois chiffres.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, montait quant à lui de 0,86%, à 94,55 dollars.

Durant la semaine achevée le 19 août, les stocks commerciaux se sont contractés de 3,3 millions de barils, alors que les analystes anticipaient un recul de 2,5 millions.

Les réserves d’essence sont cependant restées quasiment inchangées (-100.000 barils), alors que les experts s’attendaient à une baisse plus marquée.

Les opérateurs ont aussi retenu la dégringolade de près de 10% de la demande d’essence, affectant les cours du brut.

Le marché avait également les yeux tournés vers l’accord sur le nucléaire iranien, le ministère des Affaires étrangères iranien ayant affirmé mercredi avoir reçu une réponse des Etats-Unis concernant les «ajustements» requis par Téhéran à la proposition d’accord soumise par l’Union européenne (UE).

Les négociations, engagées depuis déjà 16 mois, ont pour but de sauver l’accord international conclu en 2015, dont Washington s’est retiré avec fracas en 2018 sous la présidence de Donald Trump.

Une issue positive entraînerait la levée d’une partie des sanctions américaines contre l’Iran et pourrait permettre le retour de ce pays à pleine capacité d’exportation sur le marché du pétrole.

Mardi, le ministre saoudien de l’Energie Abdelaziz ben Salmane a estimé que les prix actuels pourraient justifier une baisse de production de l’Opep+, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés.

L’Irak a «souscrit» à ces déclarations, dans un communiqué publié mercredi sur le site de la State Oil Marketing Organization (SOMO), l’agence d’Etat chargée de la commercialisation du pétrole irakien. Cette réduction ne serait toutefois pas imminente et dépendrait de l’issue des négociations autour de l’accord sur le nucléaire iranien.

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