La Fed fait basculer les marchés européens dans le rouge

AWP

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Vers 14h10, Zurich affiche une baisse de 0,75%, Paris de 1,34%, Londres de 0,52%, Francfort de 1,12% et Milan de 1,25%.

Les marchés boursiers évoluaient en territoire négatif jeudi, anticipant un plus douloureux resserrement de la politique monétaire de la banque centrale américaine.

En Europe, Zurich reculait de 0,75%, Paris de 1,34%, Londres de 0,52%, Francfort de 1,12% et Milan de 1,25%, vers 13H10 GMT.

Wall Street avait entamé le mouvement, la veille, le Nasdaq ayant perdu 3,34%. Les contrats à terme pointaient vers une ouverture en ordre dispersé: celui du Dow Jones montait de 0,20% et celui du S&P 500 de 0,03%, tandis que celui du Nasdaq lâchait 0,40%.

En Asie, Tokyo a connu sa pire séance en plus de six mois, perdant 2,88%.

Ce revirement de tendance par rapport aux records atteints lors des premiers jours de l’année vient de la publication des minutes de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed), qui témoignent de sa volonté de s’attaquer de front à l’inflation.

Les membres de la Fed ont indiqué, dans un langage sans équivoque, qu’ils envisageaient désormais de relever plus tôt et plus souvent que prévu le taux directeur de l’institution.

L’inflation a continué d’accélérer en novembre aux Etats-Unis, pour s’établir à 5,7% sur un an selon l’indice PCE (6,8% selon l’indice CPI), la plus forte hausse des prix depuis 1982.

En Allemagne, l’inflation a légèrement augmenté en décembre, à 5,3% sur un an, mais en Europe les premières hausses de taux directeurs de la Banque centrale européenne ne devraient pas intervenir avant 2023, selon les dernières prises de position de l’institution.

En outre, il est désormais question dans le compte-rendu de la Fed d’entamer la réduction du bilan de l’institution dès après la première hausse de taux, ce qui a pris de cours les opérateurs.

Pour Michael Hewson, analyste chez CMC Markets UK, c’est bien cette dernière partie du compte-rendu qui a «effrayé» les investisseurs, puisque cela retirerait des liquidités du marché.

Vers 13H00 GMT, le rendement de la dette américaine à 10 ans était de 1,74%, au plus haut depuis mars 2021, et celui de l’obligation d’Etat à 2 ans de 0,85%, au plus haut depuis le début de la pandémie.

Sur le plan sanitaire, la Fed a estimé que «les risques pour les perspectives économiques subsistent, notamment en raison de nouveaux variants du virus». La situation pourrait même aggraver l’inflation.

Au Royaume-Uni, une enquête des Chambres de commerce britanniques souligne que 2022 s’annonce difficile pour l’économie britannique, entre Omicron et inflation.

La tech chute

Les valeurs de la tech, qui ont besoin de taux d’intérêt bas pour financer leur croissance, étaient délaissées par les investisseurs jeudi.

A Paris, Capgemini chutait de 5,08%, Dassault Système de 4,25% et Teleperformance de 3,88%.

A Francfort, Infineon reculait de 3,17% et SAP de 3,30%.

Le luxe en difficulté aussi

Les actions du secteur du luxe étaient elles aussi en forte baisse, les investisseurs limitant leur exposition à ces actifs qui ont enregistré de nettes progressions en 2021.

A Paris, Hermès cédait 4,24%, LVMH 3,69% et L’Oréal 2,89%.

A Londres, Burberry perdait 2,31% et à Milan, Moncler était en baisse de 3,76% et Tod’s de 3,18%.

Les banques à contre-courant

A contrario, les valeurs bancaires, qui elles bénéficient de la hausse des taux d’intérêt, réussissaient à sortir de la mêlée.

A Londres, Lloyds Banking prenait 2,35% et Standard Chartered 3,61%. A Francfort, Deutsche Bank grimpait de 3,19% et Commerzbank de 1,23%. A Paris, Société Générale gagnait 2,17%, après une acquisition dans le secteur du leasing.

Du côté du pétrole, de l’euro et du bitcoin

Les cours du pétrole grimpaient jeudi après avoir déjà nettement augmenté la veille, portés par une production de pétrole de l’Opep qui semble inférieure à celle attendue.

Vers 12H50 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars montait de 1,47% à 82 dollars. Celui du baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février gagnait 2,03% à 79,51 dollars.

L’euro était stable (-0,02%) par rapport au dollar, à 1,1313 dollar.

Le bitcoin perdait 1,62% à 42’890 dollars.

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