La chronique des marchés de Vontobel au 23 mai

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Dow -0.72%, S&P 500 -0.31%, Nasdaq -0.21%, Russell 2000 -0.75%, Eurostoxx +0.41%, SMI -0.05%.

Wall-Street débute sa journée en hausse dans une ambiance franchement détendue. L’équilibre prévaut jusqu’à la mi-journée avant que les vendeurs ne prennent la main et que la pression s’accentue en fin de séance. Il faut dire que la Maison-Blanche avait récemment beaucoup mis en avant l’apaisement des tensions entre la Chine et les Etats-Unis. De plus hier matin on apprenait de Pékin que les droits de douane allaient être réduits sur les voitures et les pièces détachées «made in USA». Les intervenants prennent conscience que toute cette rhétorique ne constitue que la confirmation de promesses déjà faites, ils veulent désormais du concret. Il est intéressant de noter que l’engagement de la Chine d’importer plus de denrées agricoles et d’énergie ne semble pas avoir d’impact sur le marché. C’est pourtant une bonne nouvelle. Cela relève probablement du fait qu’aucune valeur du Dow Jones n’est directement concernée et aussi parce que les titres de l’énergie ont récemment très bien performé. Le marché semble donc en panne de bonnes raisons pour aller plus haut, ce d’autant plus que Donald Trump évoque désormais un possible report du sommet avec Kim Jong Un, prévu le 12 juin. Le sentiment tergiverse…

Au registre des secteurs, on retiendra les semi-conducteurs qui modèrent le recul de l’indice Nasdaq grâce à Micron Tech (MU +6.15%) qui annonce un plan de rachat d’actions pour 10 milliards de dollars. A noter également la bonne tenue des valeurs financières et plus particulièrement des banques régionales qui établissent un nouveau record historique à la cloche. Le Congrès vote une loi assouplissant le «Dodd-Frank Act», loi adoptée en 2010 suite à la crise des subprimes et à la débâcle financière qui s’en est ensuivie. La loi visait à assurer la stabilité financière du pays en renforçant les règles et la transparence du système financier. En bref, on bridait les banques pour qu’elles ne répètent pas les erreurs du passé. La loi votée hier relève le montant minimum d’avoir qu’une banque doit gérer pour être concernée par cet acte, de 50 à 250 milliards de dollars. 

Pas grand-chose à signaler du côté des matières premières avec le pétrole (WTI Light Crude) qui reste soutenu à 72 dollars le baril. A ce propos, le Wall Street Journal publie un article intéressant indiquant pourquoi les sanctions américaines contre la production d’or noir par le Venezuela auront plus d’effet que celles décidées à l’encontre de l’Iran et permettront de propulser le baril encore plus haut. L’or reste légèrement en-dessous des 1300 dollars par once et le dollar (dollar index DXY) ne rend de terrain. La paire eur/usd à 1.1738 alors que l’euro/suisse glisse à 1.1624. Les rendements obligataires se détendent, le 10 ans US revenant à 3.03%. 

On sait désormais que Mark Zuckerberg craint 5 fois plus la justice américaine que l’européenne. Le CEO fait face aux élus européens durant une heure, il s’excuse mais élude les questions qui fâchent. Son audition devant le Congrès avait duré 5 heures…

Le Financial Times (FT) pense que Barclays cherche à fusionner, peut-être avec Standard Chartered. Les deux valeurs en hausse de 1 à 2% ce matin. Barclays, c’est 36 milliards de livres sterling de capitalisation boursière, Stan Chart c’est 25 et, en comparaison, HSBC pèse 150 milliards de livres.

Ce matin les indices européens ouvrent en baisse de 1%, pénalisés par les secteurs de l’énergie, des matières premières et industriel. La planète finance commence à s’inquiéter de la situation en Turquie, dont la monnaie ne cesse de baisser, la banque centrale semblant perdre tout contrôle de la situation. En septembre 2016, il fallait 3 livres turques pour un dollar, aujourd’hui il en faut 4.8…en zone Euro, nous suivrons les PMIs du mois de mai, ces indicateurs permettant de prévoir l’activité économique à venir. Et ce soir à 20h la Fed publiera les minutes de sa dernière réunion, moment important qui pourrait nous apporter quelque information des intentions réelles de l’institut d’émission (3 ou 4 hausses de taux cette année?). 

En Suisse, Julius Baer annonce des avoirs sous gestion en ligne et une croissance de ses nouveaux actifs en ralentissement. L’action en baisse de 1.5%. 

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