La chronique des marchés de Vontobel au 16 mai

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

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Dow -0,78%, S&P 500 -0,68%, Nasdaq -0,81%, Russell 2000 flat, Eurostoxx -0,04%, SMI -0,07%.

Wall-Street dans le rouge à la clôture mais pas au plus bas de sa séance. L’euro se stabilise face au dollar, après avoir été sous forte pression hier, pénalisé par des indicateurs décevants en zone euro, le billet vert de son côté restant soutenu par de bons chiffres de la consommation aux Etats-Unis et la montée des taux sur le marché de la dette américaine. La seconde estimation de la croissance en zone euro au premier trimestre a confirmé mardi le ralentissement à 0,4%. De plus, la croissance économique en Allemagne a également décéléré au premier trimestre, tandis que le moral des investisseurs allemands (baromètre ZEW) est resté en mai à son plus bas niveau en cinq ans, sur fond d’incertitudes sur les relations commerciales avec l’Iran et les Etats-Unis. Dans ce contexte, les investisseurs suivront aujourd’hui avec intérêt la seconde estimation de l’inflation en zone euro et les chiffres définitifs de l’inflation pour le mois d’avril. L’Allemagne confirme ce matin avoir enregistré un taux d’inflation de 1,6% le mois dernier. 

Les taux obligataires grimpent donc à nouveau et le marché des actions s’en inquiète. Rappelons que, lorsqu’une économie est en expansion, il est normal que sa banque centrale relève les taux d’intérêts afin d’éviter une surchauffe et une envolée des prix. Ce qui inquiète surtout les intervenants, c’est que les taux remontent trop rapidement. Le 10 ans US rend précisément 3,0590% ce matin. Il se trouve pile sur sa résistance. Si la tendance d’un marché obligataire baissier (et donc des taux à la hausse) se confirme, cela constituerait un événement car les taux obligataires US sont en baisse depuis 1981. Les Fed Funds prévoient d’ailleurs plus de 50% de probabilités de quatre hausses de taux en 2018, la Fed nous disant en l’état qu’il y en aura uniquement trois. Cette posture des Fed Funds peut se comprendre, l’emploi grimpe, les salaires semblent finalement augmenter et les baisses d’impôts impliquent que les consommateurs américains ont plus d’argent à dépenser. 

Le dollar est donc logiquement reparti à la hausse hier et traite à 1,1850 contre l’euro ce matin tout en restant quasiment à parité contre le franc suisse. Le premier support se situe à 1,1823 (plus bas du 9 mai) et ensuite dans la zone 1,1718 – 1,1714.

Ce matin, les places financières européennes ouvrent à l’équilibre, on suivra de près l’évolution de l’euro et des taux obligataires ainsi que le discours de Mario Draghi, à 14h. La Corée du Nord menace de se retirer des discussions avec les Etats-Unis si ces derniers continuent de faire des propositions unilatérales sur la dénucléarisation, les discussions sur le commerce se poursuivent entre Pékin et Washington et l’on apprend (via le rapport 13F) que Berkshire a doublé sa position en actions Teva (qui grimpe de 5% après la clôture) et également que la firme de Warren Buffet a augmenté ses participations en Apple et en Monsanto. 

Huber+Suhner grimpe de 5.3% après que Baader Helvea ait relevé sa recommandation à Acheter en augmentant son objectif de cours de 55 à 70 francs. 

Une certaine inquiétude a fait son retour hier, illustrée par la brusque remontée de l’indice VIX. Cela dit rien ne justifie de prendre peur et tout investisseur inquiet peut se protéger, le niveau actuel de la volatilité restant relativement bas. Les futures européens sont proches de l’équilibre et le future S&P500 traite en hausse de 5 points. Ce sont les taux obligataires que le marché regarde avant tout ces jours, ils devront bien aller plus haut un jour, c’est un passage obligé dans le contexte d’une économie américaine en plein emploi.

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