La chronique des marchés de Vontobel au 15 juin

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

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Dow -0,10%, S&P 500 +0,25%, Nasdaq +0,85%, Russell 2000 +0,49%, Eurostoxx +1,37%, SMI +0,65%.

Wall-Street se porte bien, l’indice Nasdaq atteignant un nouveau record historique à la cloche de fin de journée, soutenu par les valeur TMT (Télécom, Technologie, Media), les opérations de fusions & acquisitions (M&A) en cours rendant ces secteurs attractifs. Le Dow Jones boude et recule légèrement, certainement plombé par la vive remontée du dollar. C’est d’Europe que cette dernière est provoquée, après la réunion de la banque centrale européenne (BCE), qui entraine une forte chute de l’euro. La devise européenne abandonne 2,2% à 1,1567 contre le billet vert après que le président de la BCE, Mario Draghi, ait annoncé que les taux directeurs ne seraient pas relevés avant l’été 2019 au plus tôt, c’est à dire un peu plus tard que ce qu’anticipaient les marchés. La BCE annonce toutefois la fin de son programme de rachat d’actifs («QE») en décembre 2018, et se montre optimiste pour la croissance de la zone euro, malgré le ralentissement de début d’année, jugé «transitoire». Ces propos et l’affaiblissement de l’euro soutiennent les marché européens, l’EuroStoxx 50 grimpant de 1,37% à la clôture. Le rendement du Bund (Allemagne) à 10 ans recule de 10 points de base à 0,38%, réagissant à l’éloignement de la perspective d’une hausse des taux directeurs de la BCE.

Au final de cette semaine de banques centrales, les taux d’intérêts reculent des deux côtés de l’Atlantique, les discours des deux banques centrales ayant été finalement jugés moins «hawkish» (faucons = restrictifs) que prévu. Aux Etats-Unis, le rendement du T-Bond à 10 ans, recule hier de 3 points de base pour revenir à 2,91% ce matin et s’éloignant du seuil redouté des 3%.

Au registre des statistiques économiques, les chiffres publiés hier aux Etats-Unis confirment la robustesse de l’économie. Les ventes au détail progressent plus que prévu en mai. Côté inflation, les prix à l’import ont progressé de 0,6% en mai sur un mois, contre +0,5% de consensus et +0,6% en avril. Sur le front de l’emploi, les inscriptions hebdomadaires au chômage sont moins nombreuses que prévu, à 218k, contre 225k attendues.

Pour en revenir au marché, Qualcomm gagne 0,4%, l’autorité chinoise de régulation a donné son feu vert au projet d’acquisition de NXP Semiconductors par Qualcomm pour un montant de 44 MD$ rapporte vendredi le South China Morning Post en citant des sources au fait du dossier. Une réponse à la solution trouvée sur le dossier ZTE. Dans le marché après bourse, Qualcomm progresse de 2,8% et NXP de 9,9%. Le secteur de la consommation poursuit sa hausse alors que les financières souffrent du recul des taux d’intérêts. A noter la courbe des taux US 2 – 10 ans qui s’aplatit encore plus, à 37 points de base, un niveau plus observé depuis 2007. Ce phénomène inquiète les investisseurs car, si la courbe venait à s’inverser (le 2 ans offrant un meilleur rendement que le 10 ans), cela reflèterait que le marché est plus confiant dans l’économie à court qu’à long terme, signe d’une récession potentielle à venir. Nous n’y sommes pas mais c’est à suivre, de près.

Ce matin les indices européens ouvrent autour de l’équilibre, l’affaiblissement de l’euro et les perspectives de la BCE étant contrebalancés par la poursuite de la guerre commerciale entre Washington et Pékin, Donald Trump s’apprêtant manifestement à annoncer de nouvelles sanctions ce jour. On apprend par ailleurs que la procureure générale de l’Etat de New York accuse Donald Trump et ses enfants d’avoir détourné l’argent de la fondation Trump à des fins personnelles. Elle a engagé une action judiciaire pour obtenir sa dissolution. La courbe des taux est également un facteur de retenue alors que les monnaies de nombreux marchés émergents sont dangereusement faibles. On en parle peu mais le Brexit est un véritable pataquès, Theresa May se prenant les pieds dans le tapis presque chaque jour.

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