La chronique des marchés de Vontobel au 14 juin

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

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Dow -0.47% S&P 500 -0.40% Nasdaq -0.11% Russell 2000 -0.34%, Eurostoxx +0.11%, SMI -0.07%.

 

Wall-Street rend du terrain en fin de séance pour clôturer dans le rouge, après des annonces de la Réserve Fédérale des Etats-Unis (Fed) légèrement plus «faucon» que prévu. Comme attendu par les marchés, la Fed remonte son taux des «fed funds», à 1,75%-2%, mais elle indique aussi qu’elle procédera au total à 4 tours de vis cette année et non à 3 comme elle le prévoyait jusqu’ici. Le rendement du 10 ans US, qui valait 2,96% avant la Fed, remonte à 2,99%, avant de revenir à 2.95% ce matin. Le dollar ne sait que faire, il baisse avant l’annonce, redémarre ensuite pour finalement s’affaiblir à nouveau, le dollar index (DXY) à 93.40 actuellement. Ces réactions hésitantes sont probablement liées au fait que la Fed et son président, Jerome Powell, ont soufflé le chaud et le froid hier. A court terme, la Réserve Fédérale se montre un peu plus ferme qu’attendu, avec 4 hausses de taux envisagées sur 2018 (contre 3 auparavant) mais à plus long terme, les prévisions (taux, inflation et croissance) sont restées inchangées, reflétant une certaine prudence de la part de l’institut d’émission. Lors de sa conférence de presse, le président de la Fed, Jerome Powell, estime que l’économie américaine «se porte très bien», ce qui a permis à la banque centrale de «franchir une nouvelle étape» dans son processus de normalisation de ses taux directeurs. Il ajoute toutefois être très attentif à ne «pas resserrer trop vite» la politique monétaire. Concernant l’évolution des prix, Monsieur Powell indique que la hausse des cours du pétrole va pousser l’inflation au-dessus de l’objectif de 2%, mais que ce phénomène sera «temporaire». Pour en revenir au marché, les secteurs télécom et immobilier souffrent alors que les titres de consommation sont une fois de plus en hausse. La volatilité (VIX) remonte quelque peu et l’or revient à 1300 dollars par once.

AT&T abandonne 6.2%, la fin du suspense a sonné pour la mégafusion entre des télécoms, AT&T, et celui des médias, Time Warner (+1,8%). Vingt mois après l’annonce du rapprochement, un juge fédéral a annoncé mardi, après la clôture de la Bourse de New York, qu’il autorisait, sans conditions, cette opération de 85 MD$. La réaction de Comcast ne se fait pas attendre, qui propose hier soir de racheter moyennant 65 MD$ les actifs que 21 Century Fox avait déjà accepté de céder à Walt Disney en décembre. Comcast avait confirmé en mai qu’il préparait une offre toute en numéraire et supérieure à celle de 52 milliards de Disney, qui était-elle intégralement en titres. Mais il attendait précisément le jugement du tribunal sur le dossier AT&T-Time Warner avant de se lancer. Il a dit mercredi que son offre était supérieure de 19% à celle de Disney.

Netflix gagne encore du terrain et monte de 4.4% alors que Goldman Sachs, toujours à l’achat sur le dossier, a rehaussé, de 390 à 490$, son objectif de cours. Mais ce n’est pas tout, selon Tech Radar, Netflix va ajouter à son offre des jeux en ligne simples.

Aujourd’hui les indices ouvrent en léger recul, impactés par la faiblesse de Wall-Street. Après la Fed hier, c’est le tour de la Banque Centrale Européenne (BCE), de se prononcer sur les taux d’intérêts aujourd’hui.

De nombreux analystes s’attendent à ce que la BCE annonce qu’elle cessera ses rachats d’actifs après les injections de septembre, tout en rappelant que les taux ne remonteront pas immédiatement après. Plusieurs vents favorables soutiennent ce scénario :

  • La récente baisse de l’Euro offre une tolérance plus large à de potentiels arbitrages spéculatifs en faveur de la monnaie unique.
  • L’inflation qui enregistre une avancée spectaculaire au mois de mai, la hausse des prix à la consommation pointant à (+1.9%) sur un an. Bien qu’elle soit soutenue par les cours du pétrole, considérés comme un facteur temporaire, elle est désormais en ligne avec l’objectif de la banque centrale (proche mais inférieur à 2%).
  • Les récents propos de Peter Praet, chef économiste de la BCE, au sujet de la nécessité de discussions autour d’un arrêt de QE, montrent que les membres les plus accommodants de l’institution affichent désormais un certain optimisme en matière d’inflation.

L’euro est donc scruté de près et traite actuellement à 1.1816 contre dollar et 1.1617 contre le franc.

La décision de la BCE est attendue à 13h45, pas de hausse prévue dans le marché, le discours de Mario Draghi suivra à 14h30, c’est la partie qui intéresse tout le monde.

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