La Bourse de Tokyo a terminé en hausse vendredi, tirée par le repli du yen face au dollar et des informations de presse sur de possibles concessions de la Chine dans les négociations commerciales avec les Etats-Unis.

A l’issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a gagné 0,40% (+91,99 points) à 22’930,36 points, et l’indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a progressé de 0,38% (+6,88 points) à 1’815,25 points.

Au même moment, le billet vert valait 110,85 yens, contre 110,35 yens jeudi à la clôture, et l’euro montait à 130,95 yens, contre 130,45 yens la veille.

Cette tendance à l’affaiblissement de la devise nippone, favorable aux entreprises exportatrices japonaises, a profité à la place tokyoïte cette semaine: le Nikkei a ainsi augmenté de 0,76% et le Topix de 1,13%.

«L’ascension du dollar dans la fourchette haute des 110 yens apporte un sentiment de soulagement» aux marchés, a commenté dans une note Yoshihiro Ito, analyste chez Okasan Online Securities.

Les investisseurs ont aussi été rassurés par une potentielle avancée dans les délicates discussions commerciales sino-américaines, qui reprennent vendredi à Washington.

L’agence financière Bloomberg, citant un membre de l’équipe Trump, assure que la Chine a offert de baisser son excédent avec les Etats-Unis à hauteur de 200 milliards de dollars.

Du côté de l’actualité économique japonaise, la place tokyoïte n’a guère été affectée par l’annonce d’un nouveau ralentissement de l’inflation en avril: les prix à la consommation (hors denrées périssables) ont progressé de 0,7% sur un an, après une hausse de 0,9% en mars et de 1% en février.

La semaine prochaine, les donneurs d’ordres tourneront leurs regards vers la Corée du Nord.

Pyongyang a annoncé qu’il détruirait «complètement» son seul site connu d’essais nucléaires, lors d’une cérémonie prévue entre les 23 et 25 mai devant des médias internationaux invités, avant un sommet historique entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un et le président américain Donald Trump.

«Si la Corée du Nord tient ses promesses, ce sera un facteur positif pour les marchés et l’indice Nikkei franchira peut-être la barre des 23’000 points», estime Hikaru Sato, chez Daiwa Securities.

Sur le front des valeurs, Toshiba a affiché un gain de 0,99% à 306 yens: le conglomérat industriel a enfin obtenu les validations nécessaires pour boucler la cession de son activité de puces-mémoires, Toshiba Memory, à un consortium mené par le fonds américain Bain Capital.

L’opération, évaluée à environ 2000 milliards de yens (un peu plus de 15 milliards d’euros), est destinée à renflouer les comptes du groupe.

Mais ce sont surtout les titres liés au pétrole et produits chimiques qui ont été en verve, alors que le baril de pétrole Brent a dépassé 80 dollars jeudi pour la première fois depuis novembre 2014, dopé par les incertitudes autour de l’Iran et du Venezuela.

JXTG a ainsi bondi de 3,62% à 763,2 yens et Inpex de 2,76% à 1373,5 yens, tandis que Chiyoda a signé la plus forte hausse du Nikkei (+4,46% à 1077 yens).

Les groupes exportateurs ont eux été portés par la relative faiblesse du yen, à l’image des constructeurs d’automobiles Suzuki (+2,98% à 6380 yens) et Honda (+1,25% à 3705 yens), ou encore du fabricant de robots industriels Fanuc (+1,24% à 23’980 yens).

Enfin, quelques résultats d’entreprises sont venus égayer la séance, marquée par l’envol des actions des compagnies d’assurance Tokio Marine Holdings (+3% à 5490 yens) et Sompo Holdings (+3,91% à 4939 yens) grâce à la publication de prévisions supérieures aux estimations des analystes.