Journée folle sur les marchés européens, taux et devises font le yo-yo

AWP

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Après des pertes allant jusqu’à 2%, les bourses se sont reprises. Londres clôture en hausse de 0,30%, Francfort de 0,36%, Paris de 0,19%, tandis que Milan cède 0,52%.

Le calme revenait sur les marchés mercredi, après une volatilité exacerbée observée à la suite de l’annonce d’une intervention de la Banque d’Angleterre pour calmer les tensions sur le marché obligataire.

La Banque d’Angleterre (BoE) est intervenue en achetant des obligations d’Etat pour «rétablir des conditions de marché normales», estimant que les mouvements du marché obligataire des derniers jours pouvait constituer un «risque réel pour la stabilité financière du Royaume-Uni».

«Ce n’est pas un programme d’achats d’actifs massif, mais son action est vue comme un signe positif, surtout vu son attentisme plus tôt dans la semaine», commente Chris Beauchamp, analyste à IG.

En réaction immédiate, les taux se sont détendus. Le taux britannique à dix ans retombait à 4% vers 16H10 GMT et celui à trente ans est même passé de 5,11%, un plus haut depuis 1998 atteint à mercredi matin, à 3,92% vers 16H10 GMT.

Depuis la présentation du «mini-budget» du gouvernement britannique, les taux obligataires britanniques avaient bondi, passant en deux séances de 3,5% à 4,5% pour le taux à dix ans, qui a touché un plus haut depuis 2008.

Après des pertes allant jusqu’à 2%, les Bourses européennes se sont également reprises. Londres a gagné à la clôture 0,30%, Francfort 0,36%, Paris 0,19%, tandis que Milan a cédé 0,52%. En Suisse, l’indice vedette SMI a pris 0,93% à la clôture.

Elles ont été aidées par l’ouverture positive de Wall Street. Vers 16H10 GMT, le Dow Jones gagnait 1,38%, le Nasdaq 1,43% et le S&P 500 1,51%.

Autre bénéficiaire, la livre sterling est remontée à 1,0848 dollar (+1,06%), après un fort repli en milieu de séance et un plus bas historique atteint lundi à 1,0350 dollar.

«Au moins, la BoE fait maintenant quelque chose... même si elle ne fait que mettre en cause la volatilité des marchés financiers, et pas directement la politique budgétaire du gouvernement pour les turbulences», déplore Neil Wilson, analyste de Markets.com.

«Les marchés ont bien réagi mais sur le fond, on sait que quand on augmente la masse monétaire mécaniquement on développe l’inflation», souligne Philippe Cohen, gérant de portefeuilles chez Kiplink Finance, rappelant le pays connait déjà des hausses de prix de 10%.

Le changement de tendance des taux d’emprunt s’étendait aux autres obligations d’Etat : après avoir battu des records de plus de dix ans pour la France, ou de quinze ans aux Etats-Unis, les rendements des emprunts à dix ans reculaient par rapport à la veille.

Sur le marché des changes, la volatilité n’a pas touché que la livre sterling. Le dollar était en repli face aux grandes monnaies alors que plus tôt il avait atteint un plus haut depuis mi-2002 face à l’euro, et un record depuis 2010 face au yuan.

Vers 16H10 GMT, l’euro reprenait 1,07% à 0,9697 dollar.

Konstantin Oldenbuerger, de CMC Markets, ajoute que «les spéculations autour des fuites de gazoducs, y compris la crainte d’une guerre contre l’infrastructure énergétique européenne, ont pesé». L’Union européenne évoque «un sabotage» des gazoducs Nord Stream.

Sur le marché de référence, le TTF néerlandais, le prix du gaz naturel européen a atteint un pic à 212 euros le mégawattheure mercredi matin. Vers 16H10 GMT, il valait 207 euros en hausse de 10,16% par rapport à la veille.

Les prix du pétrole montaient : le baril de WTI américain pour livraison en novembre avançait de 3,77% à 81,41 dollars, celui de Brent de Mer du Nord de 3,06% à 88,91 dollars.

Les banques retombent avec les taux

Les actions des banques européennes ont enregistré des pertes notables dans le sillage de la retombée des taux sur le marché obligataire, qui risque de rogner leurs marges.

A Paris, Société Générale a lâché 4,35% et Crédit Agricole 3,06%. A Londres, Barclays a reculé de 3,05% et Lloyds de 3,31%. Commerzbank a perdu 3,71% et Deutsche Bank 3,37% à Francfort. Tout comme Unicredit (-1,63%) à Milan, tandis que les banques américaines et suisses étaient en hausse.

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