Wall Street absente à l’occasion du «Labor Day», les marches européens réalisent une jolie performance, dans des volumes d’échanges en recul d’environ 20% par rapport à la moyenne des dix dernières sessions, pour cause…d’absence de Wall Street. L’indice Eurostoxx 50 est porté par les valeurs industrielles, les utilitaires et les materials. Tous ses secteurs progressent sur la journée avec, en queue de peloton, les financières qui gagnent tout de même près de 1%. L’aéronautique et les automobiles tirent particulièrement leur épingle du jeu.

L’élection présidentielle américaine occupe de plus en plus les esprits, Joe Biden mène de 7,1% dans les sondages traditionnels nationaux (source : realclearpolitics.com). Si l’on considère les états clés, les «battelgrounds», tels que notamment le Michigan, la Floride et le Wisconsin, l’écart se resserre mais Biden reste devant. Phénomène étrange dans les paris en ligne, Joe biden menait confortablement de 24 points  au début du mois d’août, puis l’écart s’est inexorablement resserré pour venir se poser à seulement 0,5% d’avance, toujours pour Biden, le 2 septembre, et repartir aussitôt à la hausse à un peu plus de 8 points aujourd’hui. On sait que de nombreux électeurs rechignent à «avouer» aux sondeurs qu’ils voteront Trump, cette élection est très loin d’être jouée. Il reste 56 jours avant le scrutin, pour patienter les candidats rivalisent d’amabilité l’un envers l’autre. Trump traite Biden d’abruti et l’accuse de «discréditer la science» alors que Biden juge que Trump est «anti-américain» et «lâche».

Au-delà de ces détails rhétoriques, on sent clairement que les candidats à la Maison-Blanche durcissent le ton vis-à-vis de l’ennemi commun et commode, la Chine. Donald Trump évoque à nouveau l’idée d’une séparation des économies américaine et chinoise, aussi appelée «découplage», assurant que cela ne ferait pas perdre d’argent aux Etats-Unis. «Quand on mentionne le mot ‘découpler’, c’est un mot intéressant», indique le président américain lors d’une conférence de presse au cours de laquelle il promet aussi de relocaliser des emplois de la Chine vers les Etats-Unis. «Nous perdons des milliards de dollars et si nous ne faisions pas d’affaires avec eux, nous ne perdrions pas des milliards de dollars. Ça s’appelle le découplage, donc on va commencer à y penser», ajoute-t-il. La promesse de fermeté face à la Chine est l’un des grands axes de campagne de Donald Trump, le président accuse son adversaire démocrate de mollesse face à Pékin. «Si Biden gagne, la Chine gagne car la Chine prendra possession de ce pays», conclut-il.

La Livre Sterling est sous pression, les intervenants attendent Boris Johnson au contour, qui doit officialiser sa position sur le Brexit ce matin. Les négociations avec l’Union Européenne patinent, le Câble à 1,3148 actuellement.

L’euro est également sous quelque pression avec la paire eur/usd qui flirte avec les 1.1800 à nouveau. La Banque Centrale Européenne (BCE) annonce sa décision sur les taux d’intérêts ce jeudi, personne n’attend de mouvement sur les taux mais le marché craint que Christine Lagarde indique ne pas apprécier la force actuelle de l’euro, à suivre de près. Le Dollar Index (DXY) retrouve quelques couleurs et revient légèrement au-dessus des 93. L’or est stable, à 1932 dollars par once. Le pétrole recule encore, le baril de WTI Light Crude à 38,87 dollars ce matin, le léger regain de forme du billet vert n’aide pas.

Wall Street reste muette hier mais les futures ne se privent pas de bouger et passent d’une baisse de 20 points environ en début de notre journée à une hausse de 23 points actuellement. La moyenne mobile à 20 jours du S&P500 (SPX) se situe à 3425 points et semble jouer un rôle de plus en plus important. Pour mémoire, clôture vendredi à 3426,96 points. Le ratio put/call a rebondi en fin de semaine passée, qui incite probablement les traders à racheter des futures SPX, un rebond technique à court terme semble se dessiner, à court terme donc. Le marché du crédit est stable, le rendement de l’emprunt US à 10 ans traite à 0,71%. Le Smart Index baisse depuis quelques séances, qui nous indique que le «smart money», les investisseurs institutionnels, ont commencé à vendre leurs actions. Well...du côté du Nasdaq100 (NDX) en particulier, en fin de semaine passée cela s’est légèrement vu…Notons par ailleurs que la valeur boursière totale des actions US atteint désormais 200% du PIB des Etats-Unis. En 1989, au plus fort de la bulle japonaise, ce ratio atteignait 140%. Mais 1989, c’était un autre millénaire…

Le Financial Times publie un article sur les «criticised loans». Les banques américaines sont de plus en plus préoccupées par le remboursement des prêts garantis par des biens commerciaux, car les bureaux, les centres commerciaux et les hôtels restent vides. L’assombrissement des perspectives des banques est mis à nu par les révélations sur ces prêts, qui constituent des signaux d’alarme sur la capacité de paiement d’un emprunteur.

Les balances commerciales allemande et française de juillet sont publiées en matinée, avant, à 11h00 la lecture finale du PIB de la zone euro au deuxième trimestre et à 21h00 les chiffres du crédit à la consommation aux Etats-Unis. Ce matin, le Japon a fait état d’une croissance en contraction légèrement moins forte que lors de la première lecture au second trimestre (-7,9% vs -8,1% estimé).

Volkswagen n’a pas l’intention de conclure un accord de coopération avec Tesla. Anheuser-Busch Inbev cherche un successeur à  son CEO Carlos Brito, selon le Financial Times. Le régulateur américain enquête sur des défauts de fabrication du B787 de Boeing.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent globalement dans le vert avec Tokyo qui progresse de 0,8% à la cloche, Hong Kong qui avance de 0,2%, Shanghai de 0,565% et Séoul de 0,74%. Le future SPX gagne 23 points et l’Europe est indiquée en progression de 0,3%, confirmant ainsi sa belle hausse d’hier.