Gonet: l'actualité des marchés au 26 octobre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

3 minutes de lecture

Nasdaq +0,37%, Dow -0,10%, SPX +0,34%, Russell +0,63%, SOX -0,43%, Eurostoxx +0,87%, SMI +0,25%.

Wall Street termine sa semaine en ordre dispersé. Le marché est tiraillé entre les nouvelles mesures sanitaires en Europe, des résultats trimestriels contrastés et l’espoir frustré d'un compromis sur le plan de relance aux Etats-Unis. Une clôture peu lisible que celle de vendredi donc, mais notons que les indices se reprennent de fort jolie façon en fin de séance. L’indice Nasdaq100 (NDX) rebondit de 1% de son plus bas du jour pour clôturer en territoire légèrement positif (+0,25%). Les volumes d’échanges font peine à voir avec moins de 8 milliards de titres traités sur le NYSE. En revanche, on a le sourire dans le monde des réseaux sociaux, grâce à Snap (SNAP +10,78%), qui s’adjuge 55% sur la semaine. Si vous ne connaissez pas cette société, parlez-en à votre ado. Et si vous n’en avez pas sous la main (d’ado), Snap est notamment connue chez les jeunes pour Snapchat, qui permet de partager des photos et vidéos de manière éphémère. L'entreprise propose aussi des mini-jeux, des outils créatifs pour personnaliser ses contenus, la possibilité de communiquer par chat, de passer des appels vocaux et vidéos ou encore de suivre l'actualité. Le titre explose la semaine passée après la publication de ses résultats trimestriels, les revenus augmentant de 52% à 679 millions de dollars alors que les analystes prévoyaient 557 millions. Facebook et Twitter en profitent avec une hausse de 2,4%, respectivement de 0,32%. Les FAANGs suivent le mouvement, l’indice NYFANG progresse de 0,8% sur la séance. Cette semaine va être intense pour ce secteur avec une brochette de poids lourds qui publient leurs résultats trimestriels: Apple (AAPL), Microsoft (MSFT), Amazon (AMZN), Alphabet (GOOGL), Facebook (FB) et Twitter Inc (TWTR).

Les semi-conducteurs souffrent de la chute d’Intel (INTC -10,6%), qui ne parvient pas à maintenir sa marge brute en l’état. AMD, Maxim Integrated et Western Digital rapportent leurs résultats cette semaine. Notons le léger repli des automobiles, qui réalisent toutefois leur quatrième semaine consécutive de hausse. Enfin les industrielles vont être scrutées cette semaine avec, là encore, de nombreuses publications dont celles d’UPS (UPS), Honeywell (HON), 3M Co (MMM), Raytheon (RTX), Boeing (BA), Caterpillar (CAT), General Electric (GE), Norfolk Southern (NSC) et General Dynamics Corp (GD).

Le rendement de l’emprunt US à 10 ans revient à 0,81% ce matin, la volatilité a rendu 2%, l’indice VIX à 27,55, le pétrole est repassé en-dessous des 40 dollars, le baril de WTI Light Crude traite à 38,92 dollars. L’or est amoureux des 1900 dollars et traite un chouia en-dessous en ce lundi matin. Et le dollar ne fait rien, le Dollar Index à 92,95 et la paire eur/usd à 1,1835. Il semble que la baisse du pétrole soit due à l’annonce par Donald Trump que le Soudan et Israel auraient décidé de normaliser leurs relations. Et si c’était simplement dû à des craintes (fondées) d’un recul de la demande?

Parlons un peu obligations. On constate depuis quelques séances une augmentation soudaine et importante de la volatilité implicite des options sur obligations, ce qui inquiète certains investisseurs qui craignent une telle hémorragie de volatilité sur le marché boursier. Notons que, historiquement, il n’y a pas de corrélation entre les deux classes d’actifs lorsque la volatilité des obligations augmente. Ceci dit, gardons un œil sur ce sujet, le monde est inondé de dettes, la situation ne fait qu'empirer et un nombre croissant d’investisseurs semble apparemment penser que c'est là que la prochaine grande crise va se produire.

Ce matin, l’Europe se réveille avec un sentiment de gueule de bois déjà vue. Non seulement il fait nuit noire au sortir du lit, mais la prise de conscience que le virus fait de plus en plus mal sur le vieux continent s’impose brutalement. L'Espagne déclare l'état d'urgence et instaure un couvre-feu national, tandis que l'Italie met en place les mesures de restrictions les plus strictes depuis le mois de mai et déclare qu'une aide supplémentaire serait dévoilée cette semaine. L'Italie et la France connaissent des infections record. Il en va de même aux États-Unis, où le chef de cabinet de Donald Trump est agressé par les démocrates pour avoir déclaré que le pays ne «contrôlerait» pas la pandémie. L'OMS exhorte les dirigeants de la planète à «trouver un équilibre délicat» entre la protection de la santé et la réduction des dommages sociaux et économiques.  

AstraZeneca reprend l'essai de la phase 3 de son vaccin expérimental aux États-Unis après avoir obtenu l'autorisation de la FDA, alors que Johnson & Johnson se prépare à reprendre son essai en phase avancée aujourd'hui ou demain. J&J indique que les premiers lots de son vaccin pourraient être disponibles pour un usage d'urgence d'ici janvier. L'expert en maladies infectieuses Anthony Fauci déclare qu'un vaccin pourrait être prêt d'ici la fin de l'année. «Nous saurons si un vaccin est sûr et efficace d'ici la fin novembre, début décembre», indique-t-il.

Au chapitre du Muppet Show qui ne fait plus rire personne, Nancy Pelosi et Mark Meadows, de la Maison Blanche, s’accusent mutuellement d'avoir «fait bouger les poteaux de but» sur la relance. Seriously? La présidente de la Chambre déclare que la Chambre pourrait adopter un plan de secours en cas de pandémie cette semaine, bien qu'un accord avec la Maison Blanche reste introuvable et que le Sénat dirigé par le GOP pourrait ne pas agir avant les élections du 3 novembre. Madame Pelosi cite un désaccord persistant sur le financement de la lutte contre la pandémie et sur l'aide à l'éducation.

L'Ifo allemand prendra la température des milieux d'affaires outre-Rhin (10h00), avant aux Etats-Unis la publication à 13h30 de l'indice de la Fed de Chicago et à 15h00 des chiffres de logements neufs.

SAP, le spécialiste allemand des logiciels d'entreprises, réduit ses prévisions à cause de la seconde vague de coronavirus. Après Google, Facebook est aussi dans le collimateur des autorités américaines de la concurrence. Le patron de Samsung est décédé dimanche à l'âge de 78 ans. Aryzta stoppe les discussions de rachat avec Elliot.

Cette nuit et ce matin en Asie, l’ambiance est carrément morose. Hong Kong fermée pour la journée, Tokyo recule légèrement à la cloche, Shanghai abandonne 0.8% et Séoul recule de 0,7%. Le plénum de la Chine démarre avec les autorités délibérant sur le prochain plan économique quinquennal centré sur l'autosuffisance. Les médias japonais rapportent que le gouvernement pèse le pour et le contre d'un budget supplémentaire pour stimuler l'économie. Les sondages montrent que le Premier ministre Suga est de moins en moins apprécié. Rien de nouveau de la part du gouverneur Yi de la banque centrale chinoise (PBoC), qui réitère l'engagement de la Chine à s'ouvrir.

Le future SPX abandonne 28 points alors que l’Europe est indiquée en recul d’environ 1%. Au-delà de l’automne et son effet, on s’impatiente dans les salles de marchés qu’un plan de relance budgétaire soit annoncé par les Dems et le GOP, on se décourage face au covid qui ne cesse de progresser. Et l’élection présidentielle américaine se tient dans une grosse semaine. Dans un mode de scrutin normal, Joe Biden aurait déjà gagné. Mais aux Etats-Unis, le système des grands électeurs permet à Donald Trump de conserver ses chances et l’écart semble se resserrer dans les états clés.

A lire aussi...