Wall Street est suspendue aux lèvres de Nancy Pelosi et Steven Mnuchin. La présidente démocrate de la Chambre des représentants et le secrétaire américain au Trésor poursuivent leurs négociations sur un nouveau plan de soutien à l’économie américaine pour compenser les effets de la crise sanitaire du coronavirus. «Nancy Pelosi et Steven Mnuchin se sont entretenus pendant 53 minutes par téléphone et ont continué de réduire leurs divergences», déclare le porte-parole de Pelosi. En bref, toujours pas d’accord en vue et cela ne plait pas, mais alors pas du tout au marché, qui prend calmement la tangente, lisez la direction de la baisse. Les volumes d’échanges sont limités mais les mouvements se font, l’indice S&P500 (SPX) clôture quasiment au plus bas de sa séance, tous ses secteurs terminent la journée dans le rouge et seuls les utilitaires, les materials et les industrielles (n’ai-je pas déjà écrit cela hier?) limitent la casse. Le «podium» des perdants du jour se compose des actions de la communication, des valeurs technologiques alors que la palme du manque de peps revient à l’énergie, qui recule de plus de 2%. L’énergie est liée au pétrole, on le sait, ce dernier fluctuant au gré des annonces des membres de l’OPEP+. Le baril de WTI Light Crude traite à 40,57 dollars ce matin, il recule quelque peu par rapport à hier.

Dans ce contexte maussade, on recherche de la protection dans le calme, l’indice VIX (volatilité du SPX) progressant de 6% à 29,18. Sa moyenne mobile à 200 jours se situe à 30,43, gardons un œil dessus. Le Nasdaq100 (NDX) abandonne 1,8% et met sa tendance haussière au défi, sachant que sa moyenne mobile à 50 jours se situe à 11475 points (11634 en clôture). Notez que les positions shorts (vendues à découvert) sur le NDX ont disparu et ont fait place à des positions légèrement longues. Le Smart Index chute à son plus bas niveau en six mois, qui nous indique que les investisseurs institutionnels vendent leurs titres. Tout cela n’est pas vraiment rassurant, que ce soit d’un point de vue technique ou d’indicateurs internes de marché… Contexte maussade mais pas forcément anxiogène que celui d’hier, au vu de l’évolution du dollar, qui reste relativement délaissé, la paire eur/usd traite à 1,1774 ce matin. Même constat lorsque l’on observe les bons du trésor US avec le rendement du 10 ans qui remonte quelque peu, ce matin à 0,77%. Pas mieux du côté du yen, qui recule à 105,51 contre le billet vert. Il n’y guère que le franc suisse pour rester super solide, voire agaçant… L’or reste stoïque et flirte avec le niveau de 1900 dollars par once.

En Europe, la journée est polluée par Euronext, qui rend chèvres les investisseurs, l’opérateur boursier européen étant confronté à une panne gigantesque qui affecte tous ses marchés, en particulier la bourse de Paris. En gros les indices ferment pendant trois heures puis ouvrent à nouveau, tout le monde se dit que le problème est réglé et patatras en clôture, cette dernière ne se passant pas du tout comme prévu avec des échanges qui se produisent même après 17h30! S’ensuivent des annulations de transactions et des niveaux totalement anarchiques sur certains titres, notamment BioMérieux et Eiffage. Bon courage pour démêler tout cela ce matin… Dans ce pataquès informatique, l’indice Eurostoxx parvient tout de même à clôturer au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours alors que les CDS (Credit Default Swaps, des assurances contre défauts de paiement) des pays de la périphérie européenne s’écartent, à suivre.

Une lueur d’espoir éclaire cette séance tristounette: la nouvelle que le nombre de passagers quotidiens des compagnies aériennes américaines a atteint un million pour la première fois depuis mars. C’est un petit pas pour l’homme…

Ceci dit, ça ne s’arrange pas du tout en Europe au niveau du virus. L'Irlande ferme ses magasins, bars et restaurants non essentiels pendant au moins six semaines et l'OMS déclare que la moitié de l'Europe a connu une augmentation des cas de virus d'au moins 50% la semaine dernière. Moderna attend des résultats provisoires pour son vaccin en novembre, ce qui pourrait ouvrir la voie à une autorisation d'utilisation d'urgence en décembre, indique le Wall Street Journal. On entend par ailleurs dans le marché que le vaccin d’AstraZeneca pourrait être disponible peu après Noël.

Tout le monde s’en fiche mais hier, l’indice NAHB Housing  Market Index atteint son plus haut de tous les temps aux Etats-Unis, à 85 contre 83 attendus.

On reparle de fusions et acquisitions (M&A). Intel (INTC +0,8%) vend son unité de mémoire NAND à SK Hynix pour 9 milliards de dollars et Concho Resources (CXO -2,8%) confirme qu'elle sera rachetée par ConocoPhillips (COP -3,2%).

Les permis de construire et les démarrages de chantiers aux Etats-Unis (14h30) permettront de déterminer si le marché immobilier américain reste vigoureux. Au vu du NAHB d’hier, toute surprise négative pourrait impacter le marché.

IBM perd environ 3% après la séance suite à la publication de ses résultats trimestriels marqués par l'absence de prévisions. Les résultats trimestriels de Logitech explosent bien au-delà des attentes, le titre est indiqué en hausse de 6%. Les résultats d'UBS sont meilleurs que prévu et permettent à la banque d'annoncer disposer de 1,5 milliard de dollars pour racheter des actions. Par ailleurs, Robert Stoker (Bernstein) rejoint la branche gestion de fortune d'UBS aux Etats-Unis. Le titre est indiqué en hausse de 3% à l’ouverture. Kuehne & Nagel bat également les attentes et est indiquée en progression de 2% à l’ouverture.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé avec Tokyo qui recule de 0,44% à la cloche, Hong Kong qui rend 0,17%, Shanghai qui grappille 0,13% et Séoul qui avance de 0,5%. Le future SPX récupère 13 points et l’Europe se met au diapason de la clôture de Wall Street, le future Eurostoxx indiquant un repli de 0,5%.

 

Retour de l’actualité des marchés lundi 26 octobre.